(CercleFinance.com) - L'année 2024 avait mal commencé pour les marchés obligataires US mais la dégradation s'accélère brutalement ce mardi avec une tension qui accroit de 50% d'un coup le rehaussement des rendements depuis le 1er janvier.
Le rendement des T-Bonds fait un bond de +13Pts vers 4,3000% (+46Pts depuis le 1er février), le '2 ans s'envole de +15Pts vers 4,6200% (pire score depuis le 30 novembre 2023 et la matinée du 13 décembre respectivement)... et le '30 ans' grimpe de +12Pts vers 4,45% (pire score depuis le 4 décembre 2023 et niveau supérieur de 50Pts au plancher du 27/12/2023).
Tous les niveaux ci-dessus correspondent à des 'plus bas du jour' et de l'année 2024 pour les T-Bonds.
Cette douche froide résulte de prix à la consommation qui ont progressé un peu plus que prévu à 0,3% (contre +0,2% estimé) en janvier, soit 3,1% en rythme annuel (contre 3,4% le mois précédent).
Le taux d'inflation sous-jacent 'core' (hors produits alimentaires et énergie) ressort à +0,4% le mois dernier (au-dessus de la prévision médiane de +0,3%), soit un taux annuel d'inflation 'core' inchangé à 3,9% (contre 3,7% ou 3,6% espéré).
Et comme le 'core' n'est pas satisfaisant aux yeux de Wall Street, des commentateurs évoquent désormais un taux 'super-core' qui exclut le coût du logement... et celui-là est rassurant puisqu'en repli vers 2,9%.
Il ne reste plus qu'à exclure le coût des soins et l'assurance auto pour obtenir une inflation 'zéro'.
Une composante tire le CPI 'core' vers le haut : il n'y a qu'à l'exclure... jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune 'qui fâche' !
Outre un bon prétexte pour corriger à Wall Street, la hausse des rendements propulse le Dollar 0,5% au-delà de ses niveaux de la veille (une séance complètement 'flat') et l'Euro recule de -0,6% vers 1,0715$.
L'Or souffre naturellement de la fermeté du billet vert et de taux au plus haut depuis plus de 2 mois : l'once lâche -0,7% vers 2.000$ 'tout rond'.
En Europe, la dégradation des marchés de taux est bien plus modeste et limitée à +0,5Pt de base sur nos OAT et +2Pts sur les Bunds à 2,4000%.
Publié en matinée, l'indice ZEW du climat des affaires en Allemagne se redresse nettement et gagne encore 4,7 points en février pour s'établir à +19,9 : il s'agit en réalité des 'perspectives' (2/3 des chefs d'entreprises misent tout sur la baisse des taux de la BCE cet été) car pour la 'situation présente', le ZEW continue de se dégrader : -4,4 points à -81,7, plus bas depuis juin 2020.
En France, le taux de chômage en France (hors Mayotte) au sens du BIT (Bureau international du travail) est ressorti à 7,5% de la population active au dernier trimestre 2023, stable par rapport au troisième trimestre dont l'estimation est rehaussée de 0,1 point à 7,5%.
Le chômage des jeunes (moins de 24 ans) se contracte légèrement mais il augmente sur la tranche 30/45.
L'OFCE s'attend à une poursuite de la dégradation tout au long de 2024 puis 2025, avec 500.000 seniors maintenus au travail avec l'allongement des carrières, ce qui signifie que des centaines de milliers de postes ne se libèrent pas.
il faut ajouter à ce facteur mécanique, la baisse de la productivité qui s'aggrave en France depuis 10 ans, puis le ralentissement mondial de la croissance... et notamment chez notre principal partenaire : l'Allemagne.
Outre-Manche, les 'Gilts' poursuivent leur débâcle avec +11Pts vers 4,198%, pire niveau depuis début décembre 2023, ce qui renchérit un dette qui bat des records d'encours à refinancer en 2024.
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