(CercleFinance.com) - Les marchés obligataires sont euphorisés par la prestation de Jerome Powell à la Brookings Institution de Washington.
Ses propos contenaient notamment une phrase que Wall Street rêvait d'entendre : 'Il serait logique de modérer le rythme de nos hausses de taux, car nous approchons du niveau de restriction nécessaire en vue de faire refluer l'inflation et le bon moment pour ralentir le rythme des relèvements pourrait intervenir dès le mois de décembre'..
Soit une hausse de +50Pts et non pas 75Pts (la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed aura lieu les 13 et 14 décembre), un coup de frein qui était anticipé à 80%.
Une baisse des créations d'emplois en novembre ferait passer la jauge à 100%: Wall Street espérait un 'mauvais' NFP car la FED a clairement indiqué que le marché de l'emploi constituait un élément décisif de sa politique monétaire.
Mais le président de la Réserve fédérale américaine, a également rappelé que le loyer de l'argent serait relevé au-delà des niveaux anticipés par le marché et que la FED ne baisserait pas la garde avant que l'inflation soit maitrisée.
Mais justement, l'hypothèse du marché est que l'inflation va ralentir fortement en 2023, et peut-être revenir de 6 à 3% (scénario privilégié par Goldman Sachs).
Les T-Bonds US sont retombés hier soir de -14Pts vers 3,61%, puis se détendent encore de -5Pts vers 3,56%, leur meilleure marque depuis le 4 octobre dernier (en intraday, sinon le 21/9 en clôture).
Les chiffres du jour ont été bien accueillis (en cette veille de publication du NFP) en dépit de la grande vigueur de la consommation aux US.
Les dépenses des ménages américains ont accéléré de +0,8% en octobre, à un rythme légèrement plus marqué que leurs revenus (+0,7%), confirmant la bonne résistance de la consommation aux Etats-Unis.
Le Département du Commerce précise que cette hausse est imputable aux achats de voitures et d'essence, après une progression de 0,6% le mois précédent.
Ce chiffre est supérieur à la moyenne des prévisions des économistes, qui attendaient une hausse de 0,6%.
L'indice PCE de base ('core PCE'), très surveillé par la Réserve fédérale et qui exclut les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation, a ainsi progressé de 0,2% en octobre, après une hausse de 0,5% en septembre: sa hausse est ainsi ramenée à 5% contre +5,2% le mois précédent, le chiffre global étant retombé à 6,00%.
Les marchés de taux européens se lancent également dans un 'rallye de Noël' avec un spectaculaire repli de -15Pts des rendements sur nos OAT à 2,266% (meilleure marque depuis le 15 septembre), -13,5Pts sur les Bunds à 1,8150%, de -21Pts sur les BTP italiens à 3,672%.
Ici aussi, les gérants n'ont retenu que le passage ou Jerome Powell prévoyait de freiner le rythme des hausses de taux lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed qui aura lieu les 13 et 14 décembre.
Le début de la séance a été ponctuée par les résultats définitifs des enquêtes mensuelles auprès des directeurs d'achats (PMI) sur l'activité dans l'industrie manufacturière de la zone euro.
La contraction du secteur manufacturier de la zone euro s'est poursuivie en novembre, mais les tensions inflationnistes ont de nouveau faibli (c'est tout ce qui importe actuellement aux yeux de nos stratèges).
L'indice PMI final pour l'industrie manufacturière de la zone euro s'établit à 47,1 en novembre contre 46,4 en octobre, soit un plus haut de deux mois.
L'indice des acheteurs PMI en France s'est établi à 48,3 le mois dernier selon S&P Global, marquant un redressement par rapport aux 47,2 d'octobre, mais toujours sous la barre des 50 points indiquant une contraction de l'activité.
Les derniers chiffres ont montré que la très grande majorité des principales économies de la région se situaient désormais sous le niveau de 50, soit en zone de contraction de l'activité, signe que le ralentissement économique est pleinement à l'oeuvre : voilà qui plaide également pour une attitude moins offensive de la BCE face au risque de récession.
Enfin, Outre-Manche, les Gilts affichent un comportement bien décevant avec une détente symbolique de -3 à -4Pts vers 3,12/3,13%: ils ont bien du mal à refluer au contact des 3% depuis l'unique incursion du 24/11.
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