(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait prolonger son mouvement de repli vendredi matin, les investisseurs se gardant de prendre trop de risques avant la publication des enquêtes PMI dans la zone euro.
Vers 8h15, le contrat 'future' sur le CAC 40 - livraison juillet - lâche 32,5 points à 7184,5 points, laissant entrevoir à nouveau un début de séance dans le rouge.
L'indice parisien se dirige ainsi vers une cinquième séance consécutive de baisse dans un marché toujours dans le brouillard quant au moment que choisiront la Fed et la BCE pour mettre fin à leur resserrement monétaire.
Sur l'ensemble de la semaine, le CAC accuse à ce stade un recul de l'ordre de 2,5% et menace désormais d'enfoncer le seuil symbolique des 7200 points qu'il avait réussi à reprendre au début du mois.
L'épisode des banques centrales passé, les questions économiques vont revenir sur le devant de la scène aujourd'hui avec la publication, dans la matinée, des indices d'activité PMI flash pour le mois de juin.
Ces indicateurs devraient confirmer la disparité importante qui existe entre le dynamisme du secteur des services et la faiblesse du secteur manufacturier, un contraste qui n'augure rien de bon pour la croissance.
Depuis le début de l'année, le différentiel de confiance des directeurs d'achat européens entre les services et l'industrie n'a cessé de diverger pour atteindre désormais un écart sans précédent de 10 points.
Du point de vue des économistes, cet écart de confiance entre les deux secteurs n'est pas soutenable.
'On peut craindre que l'ajustement se fasse surtout par l'affaiblissement des services', prévenaient récemment les analystes d'Oddo BHF.
En alignant deux trimestres consécutifs de contraction du PIB au quatrième trimestre 2022 puis au premier trimestre 2023, la zone euro est entrée récession technique.
Et si un rebond est anticipé au deuxième trimestre, les investisseurs ont bien conscience que la montée en puissance des effets négatifs du resserrement monétaire devrait faire ensuite rechuter la croissance.
L'économie américaine se trouve, elle aussi, sous la menace d'une récession face aux craintes de voir les hausses répétées des taux d'intérêt décidées par la Fed pénaliser l'activité.
Le Conference Board, une organisation patronale basée à New York, a averti hier qu'elle prévoyait un épisode récessionniste aux Etats-Unis entre le troisième trimestre 2023 et le premier trimestre 2024.
Le PMI américain du secteur des services, attendu dans l'après-midi, devrait néanmoins confirmer la bonne santé du secteur des services, grâce à la vigueur de la technologie et au boom de l'intelligence artificielle.
Hier, le Nasdaq Composite était parvenu à s'adjuger plus de 0,9%, ce qui devrait lui permettre d'afficher des pertes limitées sur cette semaine boursière écourtée pour cause de 'Juneteenth'.
Sur le compartiment obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans poursuit sa remontée aux abords de 3,80% suite aux propos peu accommodants tenus cette semaine par Jerome Powell, le patron de la Fed.
Les rendements repartent également à la hausse sur le marché obligataire européen, où le 10 ans allemand remonte en direction de 2,49%.
Du côté des changes, le dollar bénéficie d'un sursaut après s'être sensiblement replié jusque vers 1,1010 euro hier, un niveau proche de son plancher annuel de 1,1080.
Conséquence, l'euro consolide de 0,2% vers 1,0930 face au billet vert ce matin.
Les cours du pétrole continuent de s'inscrire en baisse, affectés par les signes d'un ralentissement de la croissance et donc d'une réduction de la demande.
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) évolue en dessous de 68,7 dollars le baril (-1,2%) et le Brent se traite autour de 73,3 dollars (-1,1%).
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