(CercleFinance.com) - A quelques semaines des comptes annuels, rien n'empêche de regarder comment les trois grandes françaises valeurs du luxe ont pris le départ à la Bourse de Paris relativement au CAC 40, qui pour l'heure s'affiche en hausse de 1,3% depuis fin 2018.
Commençons par le leader mondial incontesté du secteur, le géant LVMH et ses 130 milliards d'euros de capitalisation : + 0,10% sur la période. Si le titre ne baisse pas, il sous-performe cependant le 'benchmark' sur la (petite) période considérée. Et pourtant, aux dernières nouvelles, sa croissance organique demeurait forte : 11% au 3e trimestre (T3) 2018.
Quid de Kering (50,5 milliards environ) ? L'ex-PPR avait connu un parcours proprement stratosphérique entre mi-2016 et mi-2018, en s'envolant des environs de 130 euros jusque dans la zone des 500 euros, à la faveur du redémarrage 'hypermusclé' de sa marque amirale, Gucci. Ainsi donc, Kering affichait des croissances organiques extrêmement élevées ces derniers temps : + 27,5% au T3 2017 ! Reste que l'Asie, et notamment la Chine, était l'une des clés de ce succès, et que la tendance pourrait maintenant ralentir. Et que la base de comparaison est donc difficile.
Venons-en enfin à Hermès International, ce sellier dont le modèle économique très particulier repose notamment sur la rareté des produits. En Bourse, il 'pèse' quelque 52,5 milliards d'euros. Depuis fin 2018, son action progresse de 2,5%, tenant ainsi la tête de notre micro-palmarès. Pour mémoire, au T3, ses ventes ont augmenté de 9,6% 'à changes constants', alors que les effets de périmètres sont négligeables. Soit un peu moins que ses concurrents.
Toute la question est de savoir si ces croissances très supérieures à celle du PIB mondial vont se maintenir en 2019, alors que la conjoncture donne des signes de faiblesse aux quatre coins de la planète. Notons que ce matin, le suisse Richemont, très présent dans le 'hard luxury' (haute joaillerie et horlogerie), a fait état d'une croissance organique de son CA limitée à 5% lors de son dernier trimestre.
Est-ce un signe que la question taraude les investisseurs ? En tout cas, Credit suisse a décidé ce matin de passer, d'un coup d'un seul, de la vente à l'achat sur l'action Hermès en distinguant les qualités défensives de la croissance de ce groupe hors norme.
Sujet sur lequel les investisseurs seront rapidement fixés : LVMH publiera ses ventes et comptes de 2018 dès le 29 janvier, exercice auquel Kering se livrera au matin du 12 février. Entre temps, Hermès fera état le 8 février de ses ventes, les comptes correspondants étant attendus le 20 mars.
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