(CercleFinance.com) - Habituellement, le cours d'une action tend à souffrir lorsque que le principal actionnaire se désengage. Mais dans le cas d'Engie, l'énergéticien français, ce n'est pas ce qui s'est produit malgré d'importantes cessions de titres par l'Etat. Explications.
En effet, l'Etat a annoncé au début du mois la cession de 111 millions d'actions Engie, essentiellement via un placement privé auprès d'investisseurs institutionnels. Soit, au total, près de 4,6% du capital du groupe qui a rapporté 1,53 milliard d'euros.
Certes, une petite partie des actions cédées (11,1 millions de titres, soit 0,46% du capital) a été revendue à Engie lui-même, qui compte les affecter 'aux opérations d'épargne salariale'. Mais cet accroissement de l'autocontrôle peut-il justifier le parcours récent de l'action Engie ? Alors que le titre se négociait vers 11 euros en février, l'opération de l'Etat est intervenue à 13,80 euros. Et voilà maintenant le titre aux environs immédiats de 15 euros.
Pourtant, pour la deuxième fois cette année, l'Etat a vendu des actions Engie représentant au total plus de 8% de son capital, dont il ne détient plus que 24,1%. Mais l'Etat est toujours le premier actionnaire. En conséquence, on peut supposer qu'après des cessions de cette importance, l'Etat ne vendra plus de titres Engie dans un avenir proche.
Ensuite, on peut remarquer que le prix auquel l'Etat a placé ses dernières actions était très proche du cours avant l'opération, soit 14,05 euros le 4 septembre. La faiblesse de la décote suppose que les acheteurs étaient nombreux et n'ont donc guère eu à se faire violence pour accroître leurs positions.
En outre, les opérateurs avaient eu le temps d'anticiper : l'Etat ne faisait pas mystère de son intention de lever, au total, environ dix milliards d'euros pour son fonds pour l'innovation, le nom d'Engie étant souvent cité.
Et enfin, peut-être Engie, dont la nouvelle directrice générale Isabelle Kocher redéfinit les contours à grands coups de cessions, n'est-elle plus la valeur déprimante qu'elle a longtemps été. D'ailleurs, le groupe est en avance sur son plan stratégique. Sensiblement négative en 2016 (- 4%), la croissance organique de ses ventes est repartie de l'avant au 1er trimestre (+ 3,1%), une tendance positive qui valait sur l'ensemble du 1er semestre (+ 2,6%). Voilà qui devrait finir par faire levier, à un moment où à un autre, sur le résultat net part du groupe des activités poursuivies, stable sur le semestre à 1,3 milliard d'euros.
'Le premier semestre 2017 a été marqué par une forte dynamique commerciale et une très bonne performance de nos moteurs de croissance - la production d'électricité bas carbone (renouvelable et thermique contracté), les infrastructures et les solutions intégrées pour nos clients -, qui représentent aujourd'hui 90 % de notre Ebitda', a déclaré cet été Isabelle Kocher, tout en confirmant les objectifs annuels.
Au passage, la bonne tenue d'Engie, tendance qui vaut pour l'ensemble du secteur, traduit peut-être aussi les rumeurs de consolidation. Même si aucune d'entre elles ne s'est concrétisée à ce jour.
A suivre sur l'agenda d'Engie : l'acompte de 0,35 euro sur le coupon 2017, pré-annoncé globalement à 0,70 euro, sera payé le 13 octobre. Ce qui augure d'un rendement annuel appréciable pour le titre : plus de 4,5%. Puis les comptes du 3e trimestre sont attendus le 9 novembre.
EG
Copyright (c) 2017 CercleFinance.com. Tous droits réservés.
Les informations et analyses diffusées par Cercle Finance ne constituent qu'une aide à la décision pour les investisseurs. La responsabilité de Cercle Finance ne peut être retenue directement ou indirectement suite à l'utilisation des informations et analyses par les lecteurs. Il est recommandé à toute personne non avertie de consulter un conseiller professionnel avant tout investissement. Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter.