(CercleFinance.com) - Fin de semestre bien à l'image des 6 mois qui viennent de s'écouler: la bourse de Paris décroche jusqu'à -3% et retrace son plancher annuel des 5.850 des 7/8 mars puis du 16/17 juin.
Le rebond de fin de mois qui semblait se dessiner à la veille du weekend dernier s'est désintégré: 200Pts reperdus en 2 séance et demi, la totalité et même un peu plus des gains depuis le 23 juin (-1%).
Et le bilan mensuel s'établit à presque -10% pour le mois écoulé (pire mois depuis mars 2020), -13,5% pour le trimestre qui s'achève et -18,5%, dans un contexte de baisse généralisée des bourses européennes avec -2,5% du l'Es-Stoxx50 (-20% annuel), -2,6% sur le DAX (-20,5% annuel).
Les investisseurs ont pu prendre connaissance ce matin d'une nouvelle hausse des prix à la consommation dans l'Hexagone sur un an. Ainsi, l'estimation provisoire réalisée par l'Insee en fin de mois témoigne d'une inflation de 5,8% en juin 2022, contre 5,2% le mois précédent.
Cette accélération de l'inflation serait due à celle des prix de l'énergie et de l'alimentation, tandis que les prix des services progresseraient au même rythme que le mois précédent et que ceux des produits manufacturés ralentiraient.
En Espagne, l'inflation atteint les 10%, il reste supérieur à 11% aux Pays Bas.
Par ailleurs, la consommation des ménages français en biens en volume augmente en mai, après cinq mois de baisse (+0,7% après -0,7% en avril, chiffre révisé), selon les données corrigées de variations saisonnières et de jours ouvrables (CVS-CJO) de l'Insee.
Aux Etats Unis cette fois, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,2% en mai par rapport au mois précédent aux Etats-Unis, d'après le Département du Commerce, un score nettement intérieur au consensus qui pariait sur une augmentation de 0,5 à 0,6%.
De leur côté, leurs revenus se sont accrus de 0,5%, conformément aux attentes.
Par ailleurs, le taux de hausse annualisée de l'indice des prix PCE (+0,6%) s'est maintenu à +6,3% en données totales (mais 7,2% en rythme annuel); hors énergie et alimentation, il a augmenté de 0,3%% contre +0,4% attendu.
Toutes ces statistiques ne devraient pas manquer d'alimenter le débat en cours sur la remontée des taux de la Réserve fédérale, qui constitue le facteur dominant du moment, mais aussi sur la menace grandissante d'une prochaine entrée en récession.
'Les craintes d'une récession sur fond de relèvement des taux directeurs et d'inflation élevée ont été le mot d'ordre de cette première moitié d'année', rappelle Joachim Klement, économiste en chef chez Liberum.
'Il semble de plus en plus probable que les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Europe vont finir en récession si les banques centrales relèvent trop fortement leurs taux - ce qui semble être la voie qu'elles privilégient à l'heure actuelle', prévient l'analyste.
Seul motif de satisfaction, le rendement des bons du Trésor américains à dix ans poursuit son repli : -7Pts vers 3,022% contre 3,26% en début de semaine dans un contexte d'aversion au risque motivée par la peur d'une récession.
En Europe, forte détente des OAT (-11Pts à 1,945%) et -13Pts sur les Bunds vers 1,3750%, -12Pts sur les BTP italiens à 3,373%... mais ce qui devrait soulager les investisseurs actions (argent moins cher) est au contraire interprété comme un signe précurseur de récession.
Dans l'actualité des sociétés, les titres qui ont sous performé se font tailler en pièce ce jeudi (habillages de bilan semestriels).
Les constructeurs et équipementiers automobiles sont laminés, les banques souffrent également (Sté Générale -6,5%).
OVHcloud (-8%) présente un chiffre d'affaires de 202 millions d'euros sur le troisième trimestre comptable, en hausse de 25,9%, dont 11,7% en données comparables (à taux de change et périmètre constants et excluant les impacts directs de l'incident de Strasbourg).
La Compagnie des Alpes annonce avoir remis une offre ferme aux actionnaires du groupe MMV en vue de l'acquisition de 85% du capital de ce second opérateur hôtelier des Alpes françaises, qui exploite notamment 10 hôtels club et 10 résidences clubs.
Enfin, Trigano (-9%) affiche au titre de son troisième trimestre comptable un chiffre d'affaires en progression de seulement 1,7% à 921,2 millions d'euros, portant ainsi le cumul sur les neuf premiers mois de l'exercice 2021-22 à 2,44 milliards (+7,2%). Les perspectives du 2ème semestre apparaissent très dégradées pour cause de pénuries de pièces détachés.
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