(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait ouvrir sans grand changement lundi matin, les investisseurs restant préoccupés par l'évolution des rendements obligataires, qui ravive les peurs d'une prochaine entrée en récession.
Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison juillet - grappille 3,5 points à 7180 points, augurant d'un début de séance autour de l'équilibre.
Signe des craintes des plus en plus vives des intervenants, le marché parisien a aligné cinq séances consécutives de baisse la semaine passée, ce qui l'a conduit à accuser un repli hebdomadaire de l'ordre de 3%.
L'indice CAC a désormais sérieusement enfoncé son support majeur des 7200 points, ce qui semble mettre potentiellement en danger le seuil des 7100 points, voire celui plus psychologique des 7000 points.
A Wall Street aussi, l'indice S&P a mis vendredi à cinq semaines d'affilée de hausse en rétrocédant 1,5% sur la semaine, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis le mois de mars.
En Europe comme aux Etats-Unis, les écarts de rendement entre les emprunts de maturités plus courtes et d'échéances longues atteignent désormais des niveaux extrêmes, un signal souvent perçu comme avant-coureur d'une récession.
Le marché obligataire reflète les craintes entourant la persistance de l'inflation des deux côtés de l'Atlantique, qui conduit les investisseurs à anticiper de nouvelles hausses de taux de la part de la Fed et de la BCE.
Le ralentissement de la croissance économique est devenu une donnée évidente à prendre en compte pour les investisseurs depuis le discours peu accommodant de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, tenu la semaine dernière, qui s'est accompagné de piètres statistiques économiques.
Les décalages entre l'inversion de la courbe des taux et l'entrée en récession sont toutefois très variables, font remarquer les équipes de Janus Henderson.
'Des recherches ont montré que depuis 1969, l'écart entre l'inversion de la courbe des rendements à trois mois/10 ans (pendant au moins 10 jours de Bourse consécutifs) et le début d'une récession variait de cinq à 16 mois', rappelle la société de gestion.
La prudence pourrait également l'emporter avant la publication, vendredi, de chiffres de l'inflation en Europe et aux Etats-Unis qui pourraient fournir une indication plus claire sur l'ampleur des prochaines hausses de taux des banques centrales.
En revanche, seul l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne figure au programme du jour.
La géopolitique pourrait également pénaliser la tendance après la tentative de coup d'Etat manquée du groupe de mercenaires russes Wagner pendant le week-end.
'Il est tout à fait possible que les marchés ignorent largement les événements qui se sont déroulés en Russie à ce stade, car si ce qui s'est réellement passé est loin d'être clair, en tout cas le scénario le plus chaotique d'une Russie sombrant dans la guerre civile a été évité pour le moment', réagissent les stratèges de Danske Bank.
L'or profite de ce climat d'incertitude, signant un gain de 0,4% à 1.936 dollars l'once, tout comme le yen qui continue de bénéficier de son statut de valeur refuge pour revenir à des plus hauts annuels face au dollar.
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