(CercleFinance.com) - A son sommet de l'année, l'action Alstom, dont à plus de 32 euros la capitalisation dépasse désormais les sept milliards d'euros, s'affiche en hausse de 23% (2,7 fois la performance de l'indice CAC 40) depuis fin 2016. Principal catalyseur : de nouvelles rumeurs de concentration des équipementiers ferroviaires européens.
Après une hausse de 3,9% hier, l'action de l'équipementier ferroviaire français prend encore 2,3% ce midi. Si le groupe n'a rien annoncé, l'agence de presse Bloomberg croit savoir que la concentration sectorielle bat son plein en Europe.
Depuis le printemps, les agences de presse, dont Bloomberg, relaient que le conglomérat industriel allemand Siemens négocie avec la branche Transport du canadien Bombardier en vue d'un éventuel rapprochement. Bombardier Transport, dont le siège est à Berlin, dispose d'une présence industrielle conséquente en Europe.
L'un des projets dont se font écho les agences de presse serait la constitution de deux coentreprises entre Siemens et Bombardier, l'une dédiée au matériel roulant, l'autre à la signalisation. Chacune des deux 'joint-ventures' serait contrôlée par l'un des deux partenaires. Autre éventualité : l'apport de ses actifs ferroviaires par Siemens en l'échange de titres.
Mais voilà que Bloomberg rapporte, depuis hier, que Siemens ne négocie plus uniquement avec Bombardier, mais aussi avec le français Alstom. La constitution d'un géant du secteur en Chine, CRRC, incite les acteurs de l'Atlantique Nord à se rassembler pour faire face à l'international. De plus, l'espoir européen suscité par l'élection du président Macron en France, et la probable reconduction d'Angela Merkel à la chancellerie fédérale d'Allemagne, suscitent aussi des espoirs 'euro-industriels'.
D'ailleurs, les analystes sont souvent 'pro-Alstom' : 'un rapprochement entre Alstom et Bombardier paraît peu crédible en raison des doublons en France entre les deux groupes', indique-t-on ce matin chez Aurel BGC. 'Rappelons enfin que dans ce petit jeu, Bouygues détient 28% du capital d'Alstom et que la volonté d'Emmanuel Macron de constituer des champions européens est également une donnée à prendre en compte. D'ailleurs, Paris et Berlin auraient discuté de l'affaire', ajoutent-ils.
A l'achat sur l'action Alstom, Société générale (SG) écrivait, le 13 juillet dernier : 'Nous continuons de penser qu'Alstom est bien positionné en cas d'amorce d'un mouvement de fusions-acquisitions en Europe, en raison du contexte en Europe. L'un des scénarios (...) consiste en des coentreprises qui, selon nous, pourraient créer environ un euro (de valeur) par action chez Siemens, et environ cinq euros chez Alstom', indiquait une note de recherche.
'S'agissant des aspects anti-trust, le management est d'avis que la Commission européenne doit adopter une vision globale afin d'éviter un biais régional', ajoute SG.
Tout comme SG, Oddo BHF est à l'achat sur le titre Alstom, en visant également 35 euros. Titrée 'Attention à l'ouverture des portes ! Rapprochements en vue', une note publiée ce matin revient sur la nouvelle information de Bloomberg. Il serait 'logique que d'autres voies (que Bombardier) soient maintenant explorées, d'autant plus que les relations franco-allemandes sont entrées dans une nouvelle phase de coopération', estiment les analystes.
Bien évidemment, estime Oddo, le marché apprécierait un rapprochement synonyme d'économies d'échelle pour l'éventuel 'Railbus' que serait l'ensemble Siemens Mobility-Alstom. Mais attention aux écueils : 'néanmoins, les autorités de la concurrence de Bruxelles ainsi que les choix en matière sociale sont des sujets très compliqués et potentiellement bloquants. Le traitement réservé à la signalisation est également un sujet d'achoppement entre industriels à cause de la forte attractivité de ce métier pour chacun des acteurs', redoute Oddo.
Reste que même seul, Alstom dispose selon Oddo BHF d'une feuille de route solide en termes de croissance des ventes comme des résultats. Le groupe 'pourrait de plus profiter de retombées annexes d'un rapprochement Siemens-Bombardier', termine une note.
EG
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