Wendel: est bien plus décoté qu'Eurazeo.
(CercleFinance.com) - Alors que l'indice CAC 40, actuellement pénalisé par le débordement des 1,20 dollar par l'euro, ne prend plus que 3% depuis fin 2016, les actions des grandes sociétés de portefeuille se distinguent : sur des spéculations, celle d'Eurazeo s'est adjugée 30% sur la période. Soit bien davantage que Wendel (+ 14% environ), qui publiera bientôt ses semestriels et dont la décote d'actif est cependant plus attrayante.
Il est vrai qu'historiquement, les holdings tendent à profiter de l'amélioration des perspectives conjoncturelles, en ce que ces dernières sont favorables aux entreprises qu'elles ont en portefeuille et aux marchés d'actions. Or les indicateurs positifs se succèdent en zone euro.
Mais dans le cas d'Eurazeo, émanation de la famille Lazard, d'autres catalyseurs sont également à l'oeuvre : le capital de la société dirigée de longue date par Patrick Sayer vient d'être profondément renouvelé. Des actionnaires historiques, comme Vincent Meyer, sont presque sortis, de même que le Crédit agricole, qui a vendu ses 15% aux actionnaires familiaux de JCDecaux. JCDecaux Holding dispose aussi d'un accord lui permettant de monter jusqu'à 23% du capital, ce qui laisse de la marge.
Holding de la famille belge Boël, Sofina est elle aussi sortie. Au profit d'un jeune fonds alternatif français, Tikehau Capital, qui s'est invité - au grand déplaisir d'Eurazeo - en grimpant jusqu'à près de 8% des parts. Décidément ambitieux, Tikehau envisageait, selon la presse, d'aller plus loin. Eurazeo aurait alors “piloté” l'arrivée de JCDecaux Holding afin de contrer Tikehau, qui pour l'instant en reste là. Autant dire que l'affaire présente désormais un intérêt spéculatif qu'on ne lui connaissait pas.
Revenons-en aux fondamentaux : indicateur clé pour les holdings, l'actif net réévalué (ANR) d'Eurazeo s'établissait, au 21 juillet, à 78,6 euros par action. Voisin de 69 euros, le cours du titre à la Bourse de Paris ne présente donc plus qu'une décote de 12%.
Quid de Wendel ? Découlant de la famille éponyme, ce holding n'a pas connu d'assaut spéculatif. Il a en revanche poursuivi sa réorientation vers les participations non cotées, en réduisant à 2,5% sa “ligne” Saint-Gobain. Les valeurs cotées, soit principalement Bureau Veritas, ne doivent plus représenter qu'un gros tiers de son portefeuille. Au profit des sociétés hors cote, comme le spécialiste du packaging Constantia Flexibles, qui a cédé une division pour plus d'un milliard d'euros. Autant d'opérations qui ont dû réduire le ratio d'endettement LTV de Wendel vers 10%, calcule Société générale (SG). Un bon point pour la valorisation de l'action.
Quelles sont les dernières nouvelles de l'ANR de Wendel ? Au 5 mai, la société l'évaluait à 172,9 euros par action. On en aura des nouvelles lors de la publication des comptes semestriels du groupe, le 7 septembre prochain. SG l'évalue aux environs de 180 euros, ce qui ferait ressortir une décote de près de 30%. A suivre.
EG
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