Taux : records de rendements de 12 ans et même 16 ans battus
(CercleFinance.com) - Nouvelle séance éprouvante sur les marchés obligataires qui s'enfoncent vers de nouveaux planchers remontant à juin 2011 en Europe, juillet 2007 aux Etats Unis.
Les investisseurs commencent intégrer le scénario de taux d'intérêt 'maintenus à des niveaux élevés pendant une période prolongée'.
Dans ce contexte de renversement des anticipations (fini le 'pivot', voici venu le temps de se montrer très patient), les 'chiffres du jour' -bons ou mauvais- ne pèsent pas lourd car cela ne change plus rien au tableau dans un proche avenir.
Les Bunds qui voient leur rendement exploser de +13Pts vers un nouveau record annuel de 2,98% au plus haut (2,94% ce soir, soit +8Pts) malgré une inflation assagie en Allemagne.
La première estimation pour le mois de septembre ressort à +0,3% (même score en août) pour une hausse sur 12 mois de 4,5% (contre 4,6% attendu).
Nos OAT ont également pulvérisé également leurs sommets dans le sillage des Bunds avec +15Pts à 3,555% (+9Pts ce soir à 3,500%) et les BTP italiens explosent tout avec +18Pts à 4,96% (4,88% ce soir, soit +10Pts).
Les 'Gilts' britanniques limitent la casse avec +5Pts à 4,538, ce sont les seuls en Europe à ne pas pulvériser les records d'octobre 2022.
Les chiffres US du jour ne détendent pas non plus l'atmosphère sur les T-Bonds qui ont fusé jusque vers 4,696% avant de revenir presque à l'équilibre vers 4,62% contre 4,605% 24H auparavant.
Le PIB américain du 2ème trimestre est sans surprise révisé une fois de plus à la baisse, de +2,2% vers 2,1% (définitif).
La bonne nouvelle, c'est que l'inflation sous-jacente recule à 1,7% contre 2,2%... la mauvaise, c'est qu'avec un baril de WTI à 95$ mercredi soir, cette décrue ne vas pas durer.
L'autre mauvaise nouvelle, c'est que le marché de l'emploi -très surveillé par la FED qui veut voir le chômage progresser- demeure très résilient : le Département du Travail révèle que les inscriptions ont augmenté de seulement 2.000 à 204.000 à l'issue de la semaine du 23 septembre (les économistes attendaient en moyenne 215.000 inscriptions au chômage).
Troisième mauvaise nouvelle: la moyenne mobile sur quatre semaines, considérée comme un indicateur plus fiable de la tendance de fond du marché du travail, a quant à elle reculé de -6.250 pour s'établir à 211.000.
L'attention des marchés va se tourner vers l'inflation demain avec la publication d'une première estimation de l'indice des prix à la consommation en zone euro pour le mois de septembre.
Les investisseurs prendront ensuite connaissance de l'indice PCE, une mesure cruciale de l'inflation aux Etats-Unis, au moment où le prix baril de Brent se rapproche dangereusement du seuil des 100 dollars (ce qui propulse Total Energie vers un record absolu au-delà de 64,5E).
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