Taux: la détente l'emporte post BCE et malgré PIB US à +3,3%
(CercleFinance.com) - Cette séance du 25 janvier, ponctuée par le communiqué de la BCE et une conférence de presse exempte de toute surprise semble rassurer les marchés obligataires européens.
Un peu hésitants ce matin, en timide hausse, ils ont amplifié leurs gains après 14H30 et finissent la journée au plus haut : nette détente des rendements sur les Bunds de -5Pts à 2,285% et -6Pts sur les OAT à 2,773%, les BTP italiens effacent -5,5Pts à 3,815%.
La BCE maintient son principal taux de dépôt pour la seconde fois à 4% et Christine Lagarde note que la tendance à la désinflation se poursuit et que les taux sont suffisamment restrictifs pour ramener l'inflation à la cible des 2%.
Mais au travers de ses récentes déclarations -et de ses principaux lieutenants plutôt 'faucon'-, on comprend que la BCE reste vigilante en ce qui concerne la spirale prix-salaire (la patronne de la BCE a longuement disserté sur les sources de données sur les salaires qu'elle surveille au quotidien).
Elle juge prématuré les anticipations de baisses des taux et réaffirme qu'elle reste 'data dependant': la BCE ne modifiera le loyer de l'argent que lorsque la FED aura agi en 1er ('plutôt cet été qu'au printemps': elle pourrait attendre juillet).
Le communiqué du jour étant très court et sans aucune annonce originale, les marchés ont trouvé un motif d'espoir dans la disparition d'une phrase récurrente : 'il subsiste des pressions inflationnistes internes'.
Côté diagnostic économique : le marché travail reste robuste avec un taux de chômage au plus bas depuis 20 ans, la croissance est quasi nulle mais pourrait réaccélérer si la demande se redresse... mais les conflits (Ukraine, Israël, Yemen) font peser des risques sur l'activité mondiale... et le prix des transports.
Le taux d'inflation actuel reste proche de 3,4% en 'Core' mais atteint 4% dans les 'services'.
Voyons maintenant les chiffres publiés en Europe (passés un peu au second plan, BCE oblige) : le climat des affaires en France se montre stable par rapport à décembre 2023, au vu de l'indicateur synthétique de l'Insee qui se maintient à 98, un niveau un peu au-dessous de sa moyenne de longue période (100).
Le climat des affaires s'est détérioré en Allemagne en janvier, confirmant la dynamique récessionniste dans laquelle évolue la première économie d'Europe, montre l'enquête mensuelle publiée jeudi par l'institut Ifo.
L'indice Ifo - calculé à partir d'un échantillon de quelque 9.000 entreprises - est ressorti à 85,2 ce mois-ci contre 86,3 en décembre, alors que les économistes tablaient en moyenne sur une légère amélioration à 86,6.
Côté chiffres US, cela demeure très robuste : la croissance du PIB (produit intérieur brut) réel des Etats-Unis pour le quatrième trimestre 2023 ressort supérieur de +1% à +1,3% par rapport aux anticipations, à +3,3% en rythme annualisé, selon une toute première estimation du Département du Commerce.
La croissance de la première économie mondiale se calme par rapport aux 4,9% rugissants observés au troisième trimestre mais elle devrait atteindre 2,5% en 2024, bien plus que les 2% prévus précédemment.
'L'augmentation enregistrée au quatrième trimestre est principalement attribuable à celle des dépenses de consommation et des exportations. Les importations, qui sont une soustraction dans le calcul du PIB, ont augmenté', précise le Département du Commerce.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ressortent en hausse de +25.000 :
Le Département du Travail annonce 214.000 nouveaux allocataires.
La moyenne mobile sur quatre semaines -plus représentative de la tendance de fond- est ressortie à 202 250 cette même semaine, soit un recul de 1500 par rapport à la moyenne révisée de la semaine précédente.
Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a augmenté de 27 000 pour s'établir à 1 833 000 lors de la semaine du 8 janvier, soit la période disponible la plus récente pour cette statistique.
Surprise également côté ventes de logements individuels neufs : elles ont rebondi de 8% en décembre 2023 par rapport au mois précédent, pour s'établir à 664.000 unités en rythme annualisé, selon le Département du Commerce, après une chute de 9% en novembre.
Le prix médian des maisons s'est établi à 413.200 dollars et le prix moyen est ressorti à 487.300 dollars. Le stock de maisons neuves en vente représente 453.000, soit une réserve d'environ 8,2 mois au rythme actuel des ventes.
De façon assez étonnante, ces chiffres qui semblent écarter jusqu'au risque de 'soft landing' (notamment le PIB) n'inquiètent pas les marchés de taux US avec un T-Bond 2034 qui efface -4Pts à 4.14%, le '2 ans' -5,8Ps à 4,32%.
Enfin, outre-Manche : statu quo le plus total : les 'Gilts' sont restés figés à 4,012%.
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