Taux : grand calme en Europe, T-Bonds US encore + près de 5%
(CercleFinance.com) - De nombreuses annonces (Département d'Etat US, Israël qui évacue plusieurs ambassades au Proche Orient, bombardement d'aéroports la veille en Syrie) invitent à se montrer très attentif -et un peu inquiet- d'un possible embrasement au Proche-Orient au cours des prochaines heures.
Mais les marchés obligataires ne traduisent toujours aucune ébauche de phénomène de 'risk off'... et même le 'VIX' repasse ce soir sous les 19, le Dollar -refuge habituel en cas de guerre- rechute même de -0,6% vers 1,06E.
Il ne s'est quasiment rien passé en Europe (Bunds et OAT quasi inchangés) à part une petite embellie sur les BTP italiens, de retour en-deçà des 5% avec avec -4,3Pts vers 4,9450%.
Outre Atlantique, les investisseurs semblent toujours aussi 'focus' sur les déclarations de Jerome Powell qui se demande aujourd'hui si la FED n'en a pas 'un peu trop fait' lors de l'épisode Covid (avec un all-in monétaire sans précédent dans l'histoire du pays).
Il note que l'activité économique demeure robuste (plus qu'il ne l'anticipait manifestement) et que la trajectoire vers les 2% d'inflation n'est pas solidement établie.
Cela pourrait justifier une nouvelle hausse de taux, mais la conjoncture géopolitique est porteuse de risques inconnus pour l'économie US, ce qui pourrait aussi justifier de ne rien faire le 1er novembre.
Ces propos ne suscitent pas de réaction notable (pas plus que le 'Livre Beige' publié mercredi soir) et le '10 ans' US continue de caracoler en direction des 5,00% (+6Pts à 4,962% vers 19H30).
L'envolée des taux longs aux Etats Unis (le '30 ans' pousse vers 5,05%), alors que la dette atteint 33.650Md$, va propulser les intérêts à verser aux créanciers au-delà des 1.000Mds$ pour la 1ère fois de l'histoire.
Une tension persistante depuis 48H et qui est alimentée par les derniers chiffres US qui témoignent d'une robustesse inattendue de la construction, consommation, marché du travail.
Confirmation ce jeudi avec la publication du 'Philly FED' qui poursuit sa remontée : le baromètre des conditions d'activité dans le secteur manufacturier de la région de Philadelphie au mois de septembre s'améliore.
Il remonte de -14 vers -9,4... mais il demeure en territoire négatif pour la 15ème fois en 17 mois.
Dans sa note d'information, la Fed de Philadelphie précise que 35% des entreprises interrogées font état d'une dégradation de leur activité et que seulement 26% d'entre elles mentionnent une hausse d'activité.
Le sous-indice des nouvelles commandes progresse malgré tout de 15 points pour s'établir à +4,4.
La robustesse du marché du travail continue d'étonner : le nombre d'inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis a reculé de 13.000 la semaine du 9 octobre, ressortant ainsi à 198.000 contre 211.000 la semaine précédente (chiffre révisé par rapport aux 209 000 initialement annoncés), selon le Département du Travail.
La moyenne mobile sur quatre semaines - considérée comme un meilleur indicateur de la tendance de fond du marché de l'emploi - laisse quant à elle apparaître un recul de 1.000 du nombre d'inscriptions par rapport à la semaine précédente, pour s'établir à 205 750.
Les ventes de maisons existantes ont reculé de 2% en septembre, soit une chute de -15,4 % sur 12 mois pour atteindre leur plus bas niveau depuis octobre 2010.
Les primo-accédants ne représentaient plus que 27% des ventes, bien en dessous de la moyenne historique de 40%, 73% des achats émanent de la frange de la population disposant d'une épargne conséquente, à 8% sur les taux hypothécaires à '30 ans', il n'y a plus un seul acheteur à crédit.
Le prix médian d'une maison vendue en septembre était de 394.300 $, en hausse de 2,8 % cette année.
L'indice des indicateurs avancés, censé préfigurer l'évolution de l'économie américaine durant les mois à venir, a encore reculé en septembre, poursuivant ainsi son repli entamé il y a un an et demi.
Cet indice calculé par l'organisation patronale Conference Board a baissé de 0,7% le mois dernier, à 104,6, après avoir déjà diminué de 0,5% le mois précédent, alors que le consensus tablait sur un repli plus limité de 0,4%.
Dans son communiqué, le ConfBoard souligne que l'économie américaine a jusqu'ici démontré une grande capacité de résistance face à la remontée des taux d'intérêt et à l'inflation élevée, mais déclare s'attendre à ce qu'un ralentissement survienne inévitablement dans les mois qui viennent.
L'association dit toujours prévoir une récession peu marquée au cours du premier semestre 2024.
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