Taux: CPI un peu moins bon que prévu, la lourdeur s'installe
(CercleFinance.com) - Les marchés obligataires avaient entamé la séance de mardi sur une note positive mais la valeur s'est inversée à partir de 14H30 et la tendance s'est alourdie au fil des heures, nos dettes d'état européennes terminent au plus bas du jour.
Les rendements se sont tendus en fin d'après-midi : nos OAT affichent +6Pts à 2,8940%, les Bunds +6Pt à 2,4320%, les 'bonos' espagnols +5% à 3,437% et les BTP italiens s'en sortent le mieux avec +4Pts à 4,223%.
Les séances de repli s'enchainent outre-Manche où les Gilts réalisent -de loin- la pire performance du jour avec +15Pts à 3,552% : ça va mal depuis le 9 février, le rendement passant de 3,27% à 3,56% en séance ce mardi (et le rendement ne dépassait pas 3% le 2 février, soit +55Pts en 8 séances).
Tous les regards étaient tournés à 14H30 vers les T-Bonds US qui consolident, mais sans intensité avec +5,3Pts : ils repassent de 3,72% à 3,773% (et il s'étaient détendus vers 3,68% ce matin).
Pas de déception évidente, ni de nervosité particulière après l'annonce de la hausse de +0,5% du CPI en janvier aux Etats Unis : les opérateurs espéraient un score de +0,3% mais redoutaient aussi que ce soit +0,7% (donc c'est en milieu de fourchette).
D'après le Département du Travail, l'indice des prix à la consommation américain a augmenté de 6,4% en janvier sur 12 mois, un taux annuel toujours au plus bas depuis octobre 2021.
Hors énergie (+8,7%) et produits alimentaires (+10,1%), deux catégories traditionnellement volatiles, le taux d'inflation annuel 'core' s'est établi à 5,6% le mois dernier, un niveau lui aussi un peu au-dessus de celui qu'anticipait le marché en moyenne (5,4%) avec une progression du prix des 'services' qui met à mal le scénario d'un repli vers 3% d'ici la fin de l'année.
Le consensus concernant le 'taux final' de la FED est majoritairement anticipé à 5,50% et les 5,25% mi-mai ne font plus guère de doute: le marché se fait à l'idée qu'il y aura bien 3 X 25Pts avant que la FED 'pivote'.
Et c'est là que la divergence est la plus évidente : les marchés s'attendent à 2 X-25Pts d'ici fin 2023 (de 5,25/5,50% vers 4,75/5,00%) alors que la FED martèle qu'il faut pas espérer une détente avant début 2024.
'La désinflation est certes engagée, comme Jerome Powell l'a reconnu dans ses récents discours, mais elle n'est pas uniforme: très forte pour l'énergie, plus lente pour la plupart des biens, inexistante pour
les services', soulignent les équipes d'Oddo BHF.
En France, nous avons découvert en début de journée le taux de chômage au sens du BIT (Bureau International du Travail) calculé par l'INSEE pour l'Hexagone. Celui-ci se montre quasi stable (‑0,1 point) au quatrième trimestre 2022, à 7,2% de la population active en France (hors Mayotte).
'Il s'agit de son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2008, si l'on excepte la baisse ponctuelle en 'trompe-l'oeil' du deuxième trimestre 2020, pendant le premier confinement', souligne l'Insee qui publie ces chiffres.
Le nombre de chômeurs au sens du BIT diminue de 45.000 par rapport au trimestre précédent, à 2,2 millions.
Il est ainsi inférieur d'un point à son niveau d'avant la crise sanitaire... mais le 'toilettage' des effectifs de personnes inscrites à Pôle Emploi a battu des records absolus en 2022.
De surcroît, le 'halo autour du chômage' (personnes inactives au sens du BIT mais souhaitant un emploi) augmente de 38.000, pour s'établir à 1,9 million.
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