Marché: l'euphorie post-BCE se poursuit
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait poursuivre son redressement opéré la veille vendredi matin, toujours portée par les annonces de la BCE venues conforter l'idée que le cycle de resserrement monétaire est désormais achevé.
Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison septembre - grimpe de 55,7 points à 7365,7 points, laissant entrevoir une ouverture bien supérieure au seuil pivot de 7320 points qui avait été franchi hier.
Comme prévu, la BCE a procédé hier à une nouvelle hausse des taux de 25 points de base, la dixième en un peu plus d'un an, portant ainsi son taux de dépôt à 4%.
Mais la banque centrale a aussi laissé entendre qu'il pourrait s'agir de sa dernière hausse de taux, à moins que l'inflation ne surprenne encore à la hausse.
'L'économie de la zone euro s'affaiblit déjà suffisamment pour rendre très improbable une nouvelle hausse de l'inflation', tempère toutefois Martin Moryson, chef économiste pour l'Europe chez DWS.
Certains stratèges vont même jusqu'à considérer que les risques sont maintenant orientés vers des réductions ultérieures des taux directeurs par rapport aux attentes actuelles du marché.
'Nous pensons que la baisse des taux n'interviendra qu'à partir du second semestre 2024, et plus tard que prévu par le marché, mais nous pensons également qu'une fois que le cycle d'assouplissement commencera, la baisse des taux sera probablement plus rapide et plus importante que ce qui avait été prévu', pronostique Sebastian Vismara, économiste senior et stratégiste chez BNY Mellon IM.
Après les importantes annonces faites par la BCE hier, les marchés vont maintenant se mettre à l'heure de la Réserve fédérale, qui doit tenir sa réunion de politique monétaire mardi et mercredi prochain.
De l'avis des analystes, la récente remontée des cours pétroliers observée depuis la fin de l'état risque de pousser la Fed à maintenir une approche restrictive.
Les nombreux signes de résistance de l'économie américaine, confirmés hier par des ventes au détail bien meilleures que prévu, pourraient également pousser la Réserve fédérale à poursuivre sur la voie du resserrement monétaire.
Au-delà des banques centrales, les investisseurs vont donc continuer de garder un oeil attentif sur les chiffres économiques.
Sur ce point, les indicateurs attendus aujourd'hui avec, entre autres, les prix à l'importation, l'indice Empire State de la Fed de New York, la production industrielle et la confiance des consommateurs du Michigan, pourraient contribuer à changer la donne.
Sans surprise, les marchés obligataires européens se détendent au lendemain des décisions de la BCE, avec un Bund allemand qui revient camper sur son seuil psychologique des 2,60%.
La tendance est beaucoup plus linéaire sur les Treasuries américains dont les rendements sont longtemps restés hésitants hier avant de finir par se tendre au-delà de 4,28%.
Après son décrochage de la veille, consécutif aux commentaires de la BCE, l'euro se stabilise autour de 1,0665 face au dollar.
Les cours pétroliers restent, eux, orientés à la hausse, le prix du baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'installant bien au-dessus du seuil des 90 dollars, au plus haut depuis quasiment un an.
Dans une note de stratégie publiée lundi, DeftHedge, un spécialiste de la gestion du risque de change et de matières premières, estimait qu'un baril à 100 dollars constituait désormais un scénario 'crédible' d'ici à la fin de l'année.
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