Marché: les investisseurs limitent leurs prises de positions
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait ouvrir en légère hausse mercredi, une certaine prudence l'emportant à deux jours de la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, susceptibles de fournir de précieuses indications quant au futur calendrier des baisses de taux de la Fed.
Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 avance de 16 points à 7412,5 points, laissant entrevoir une ouverture dans la zone des 7400 points.
Les investisseurs continuent de miser sur une prochaine baisse des taux aux Etats-Unis, même si Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a rappelé vendredi dernier qu'il restait encore beaucoup de chemin à faire avant de ramener l'inflation autour de 2%.
Ils hésitent toutefois sur le calendrier que choisira d'adopter la Fed et attendent avec impatience la parution, vendredi, du rapport mensuel sur les créations d'emplois aux Etats-Unis pour tenter de deviner les intentions de la banque centrale.
Pour l'instant, les marchés tablent avec une probabilité de 55% sur une baisse des taux de la Fed en mars, à en croire le baromètre FedWatch du CME Group.
L'enquête ADP, publiée à deux jours des chiffres officiels de l'emploi, sera donc suivie de près par les investisseurs en tout début d'après-midi afin d'affiner leur jugement.
Parmi les autres indicateurs attendus dans la journée figurent aussi les chiffres de la balance commerciale américaine et ceux de la productivité pour le troisième trimestre.
Les investisseurs espèrent que toutes ces statistiques permettront de conforter la perspective d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine et une baisse rapide du coût du crédit.
En Europe, les commandes industrielles en Allemagne devraient confirmer la spirale récessioniste qui menace le pays, tandis que les ventes au détail en zone euro devraient montrer que les ménages éprouvent bien du mal à se remettre du choc inflationniste.
Mais au-delà des annonces d'aujourd'hui, ce sont surtout les chiffres de l'emploi de vendredi qui compteront.
Après le bon parcours réalisé au mois de novembre, les marchés devraient continuer à reprendre leur souffle en attendant d'y voir plus clair, ce qui semble écarter de grosses prises de positions.
Dans ce contexte, le marché parisien semble bien parti pour poursuivre sa consolidation à plat en attendant, peut-être, de renouer avec ses plus hauts annuels (au-delà de 7.581 points) d'ici à la fin de l'année.
De l'avis des analystes, la tendance de fond reste donc nettement haussière, même si Wall Street a clôturé sur une note de prudence hier soir en dépit de la nette détente qui s'opère sur le compartiment obligataire.
Si le Nasdaq a sauvé la mise avec un gain de 0,3%, le Dow Jones a fini la séance sur une perte de l'ordre de 0,2%.
Le marché des taux a pourtant connu un vent d'euphorie, avec des écarts étourdissants ayant atteint -10 points pour le papier à dix ans qui a chuté jusque vers 4,17%, un plus bas de presque trois mois.
Les acheteurs de bons du Trésor semblent d'ores et déjà convaincus que les embauches vont commencer à traduire un ralentissement économique qui confortera la Fed dans son intention de 'pivoter' et de réduire ses taux dès le mois de mars.
Malgré des taux longs qui continuent de fortement reculer, le dollar continue de faire preuve de fermeté, notamment face à l'euro qui recule aux abords de 1,0790.
Les cours pétroliers continuent de faire preuve de lourdeur, avec un Brent qui grignote ce matin 0,3% à moins 77,5 dollars le baril, confirmant le positionnement prudent des investisseurs institutionnels et des traders sur l'or noir.
'Une nouvelle allant dans le sens d'une hausse des prix peut entraîner un fort rebond de la volatilité et des débouclages de positions vendeuses dans la précipitation qui vont, elles-mêmes, accentuer la volatilité', préviennent toutefois les équipes de DeftHedge, un spécialiste de la gestion du risque.
Dans ses prévisions 'choc' pour 2024, les analystes de Saxo Banque évoquaient hier une possible montée en flèche des prix du pétrole, à 150 dollars le baril en milieu d'année, en raison d'une demande plus forte que prévu.
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