Engie: le virage stratégique se traduit dans les comptes
(CercleFinance.com) - Retour de la croissance organique, redressement de la rentabilité, réduction de la dette et relèvement du dividende en vue : les comptes 2017 publiés par l'énergéticien français Engie sont salués par la Bourse de Paris. Patronne opérationnelle du groupe depuis moins de deux ans, Isabelle Kocher peut s'en féliciter, d'autant que ce retournement, semble-t-il, ne fait que commencer.
Que retenir des résultats annuels d'Engie ? Qu'après - 4,4% en 2014, - 8,8% en 2015 et - 4% en 2016, la croissance organique des ventes est revenue en 2017 : certes, elle était de 2,9% de janvier à septembre, et n'est plus que de 1,7% sur l'année. Probablement en raison d'un quatrième trimestre relativement clément du point de vue climatique. Voilà qui doit néanmoins mettre du baume au coeur de la directrice générale, Isabelle Kocher : en poste depuis mai 2016, lorsqu'elle a pris la suite de Gérard Mestrallet, elle voit se concrétiser sa stratégie de recentrage sur les métiers les plus dynamiques, comme les énergies renouvelables et les services, et les activités régulées.
Quid de la rentabilité ? Certes, l'excédent brut d'exploitation a reculé de 1,8% en données publiées à 9,3 milliards d'euros. Mais à données comparables, il progresse bien plus vite que les ventes : + 5,3% sur l'année, soit une 'surperformance' de 3,6 points de pourcentage sur l'exercice, à comparer avec + 1,4 point seulement au 1er semestre.
De plus, si cet agrégat ressort en bas de la fourchette de 'guidances' (qui allait de 9,3 à 9,9 milliards), le résultat net récurrent (RNR), lui, progresse en données publiées de 3,4% à 2,6 milliards, alors que la direction visait environ 2,5 milliards, que le consensus se situait un peu en dessous (2,46 milliards). Bref, voilà de bonnes surprises, et ce ne sont pas les seules.
Comme prévu, la direction proposera à l'AG de verser au titre de 2017 un dividende de 0,70 euro en numéraire avant - et c'est nouveau - 0,75 euro pour 2018 (+ 7,1%). Ce qui assure au à l'action Engie des rendements annuels appréciables de respectivement 5,3% et 5,7%.
En effet, Engie fait preuve d'optimisme et semble indiquer que son redressement ne fait que commencer. Le groupe s'attend en 2018 à une 'croissance organique soutenue par rapport à 2017'. Voilà pour les ventes, sans oublier un RNR 'hors E&P et GNL compris entre 2,45 et 2,65 milliards d'euros, soit une hausse brute de 8 % par rapport à 2017'.
Quid du bilan, alors que l'endettement structurel est important dans le secteur ? Engie a réduit le sien de plus de deux milliards d'euros l'an dernier, à 20,9 milliards, ramenant ainsi son ratio d'endettement/EBITDA de 2,43 à 2,25 fois. Une niveau soutenable, d'autant que l'objectif visé était de moins de 2,5 fois. Et un bon point pour l'avenir alors que les taux d'intérêt semblent voués à remonter.
Isabelle Kocher ne manque pas de s'en féliciter : 'Le repositionnement ambitieux que nous avons effectué en réinvestissant massivement dans la production d'électricité bas carbone, les infrastructures et les solutions clients a permis de poser les bases solides permettant à Engie d'entrer dans une nouvelle dynamique de croissance. Nous avons désormais un portefeuille d'activités plus propre, moins risqué et plus rentable', déclare-t-elle.
De quoi faire passer au second plan les interrogations sur la gouvernance, puisque la présidence du groupe va passer, lors de l'AG du 18 mai prochain, des mains de l'anciennement indéboulonnable Gérard Mestrallet à celles de Jean-Pierre Clamadieu, en provenance de Solvay. Même si l'éventuel amendement de la stratégie sera suivi de près.
EG
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