Devises: revirement haussier du Dollar à la veille du 'NFP'

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Cercle Finance | 02 mars, 2023

(CercleFinance.com) - Séquence 'portes de saloon' sur l'Euro-Dollar : le billet vert prend sa revanche après son coup de mou de la veille face à l'Euro: il récupère tout le terrain perdu et même un peu plus (+0,8%) à 1,0580, et ce à 24H de la publication du 'NFP' (chiffres de l'emploi aux Etats Unis).

Le Dollar Index reprend 0,7% à 105,2 avec une progression également marquée face à la Livre (+0,8% également) et face au Yen (+0,5% à 137, un plus haut depuis le 20/12, et la grosse rupture baissière du $ vers 130,6).

La productivité non-agricole n'a augmenté que de 1,7% aux Etats-Unis au quatrième trimestre 2022 en rythme annualisé, selon une deuxième estimation du Département du Travail qui avait annoncé un taux de 3% en première lecture il y a un mois.

Cette révision en baisse, plus forte que ce qu'anticipaient les économistes, s'explique à la fois par un abaissement de la croissance de la production, à 3,1%, et un relèvement de l'augmentation du nombre d'heures travaillées, à 1,4%.

Mais ce qui préoccupe surtout les investisseurs, c'est la hausse de +4,9% des salaires horaires (au lieu de 4,1% en estimation préliminaire).

Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont encore reculé de -2.000 à 190.000 lors de la semaine au 25 février, selon le département du Travail, alors que le consensus misait sur un rebond de +3.000, à 195.000.

C'est plutôt inquiétant à 24H de la publication du 'NFP' (chiffres de l'emploi).

Conséquence immédiate de ces mauvais chiffres, les marchés obligataires US poursuivent leur dégradation amorcée début février, les taux longs refranchissent en force les 4% (à 4,07%).

Rien de bon en Europe non plus : la première estimation de l'inflation en zone euro pour le mois de février est un peu une douche froide : l'indice des prix à la consommation se replie symboliquement à 8,5% sur un an, après 8,6% en janvier, selon Eurostat, mais la baisse est moins forte que prévu (en cause, la flambée de +15% des prix de l'alimentation).

Et surtout, l'inflation 'core' (hors alimentation et énergie), un indicateur clé pour la Banque centrale européenne, a rebondi à 5,6 %, contre 5,3 % en janvier.

Le consensus tablait par ailleurs sur un taux global d'inflation reculant vers 8,2% à 8,3% (le processus de désinflation depuis le pic à 10,6% d'octobre ralentit donc, ce que Christine Lagarde reconnait en qualifiant le recul des prix d'irrégulier).

Bonne surprise en Italie où l'inflation recule de 10% vers 9,2% (score identique en Allemagne) selon Istat... mais en donnée IPCH, le score reste très proche des 10%, à 9,9%.

Les marchés commencent à intégrer de nouvelles hausses de taux par la BCE, qui iraient bien au-delà d'un relèvement de 50 points de base dans 15 jours (le taux final pourrait se situer entre 3,75 et 4,00%)

La BCE invoque notamment la persistance de la hausse des prix alimentaires et l'effet des revalorisations salariales : le recul de l'inflation est 'irrégulier' selon Christine Lagarde qui promet d'autres hausses de taux après le mois de mars.

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