CAC40: surperforme en Europe, suit W-Street malgré inflation
(CercleFinance.com) - En léger repli initialement, la bourse de Paris a préservé l'essentiel ce matin : le CAC40 se maintient au-dessus des 3.460 (le SBF120 au-dessus des 5000Pts) et inverse maintenant la vapeur à la hausse avec un gain de +0,4% vers 6.520, alors que le baril entame une consolidation (-3% vers 113) après sa flambée vers 119,8$ à Londres ce matin (la bourse de Londres chute de -1% ce jeudi, Francfort cède -0,2%).
A l'ouverture de Wall Street, les indices US rouvrent en légère hausse : +0,4% sur le Nasdaq, +0,5% pour le S&P500, +0,6% sur le Dow Jones (les Etats Unis sont auto-suffisants en gaz et pourraient l'être en pétrole en mobilisant tout leur outil d'extraction, à la différence de l'Europe, archi dépendante de ses fournisseurs étrangers).
Attention à ne pas perdre de vue le contexte dans sa totalité car les troupes russes accroissent la pression sur le front ukrainien, avec la prise de la ville de Kherson: Emmanuel Macron annonce qu'il ressort de sa conversation avec Vladimir Poutine que le dirigeant russe lui paraît très 'déterminé' malgré les sanctions et que 'le pire est à venir'.
A quel point les choses peuvent-elles être pire ? On peut tout supposer, comme des pénuries de gaz pour l'industrie, des carburants hors de prix mettant à mal la consommation, des entreprises en difficulté en cas de stagflation, etc...
Et le 'quoi qu'il en coûte' pour soutenir la croissance ('plan de résilience' en discussion avec les partenaires sociaux) ne fera qu'alourdir fortement l'endettement.
Les investisseurs semblent malgré tout miser sur un éventuel succès des pourparlers entre les deux camps qui pourrait déboucher sur un cessez-le -feu, alors qu'une nouvelle rencontre entre émissaires russes et ukrainiens devait débuter dans la matinée.
Coté chiffre, les investisseurs viennent de prendre connaissance de la productivité non-agricole : elle a rebondi de 6,6% aux Etats-Unis au quatrième trimestre 2021 en rythme annualisé, selon le Département du Travail qui confirme donc en deuxième lecture son estimation préliminaire d'il y a un mois.
Ce rebond, conforme au consensus, traduit une croissance de 9,1% de la production pour une hausse de 2,4% seulement du nombre d'heures travaillées. Par ailleurs, les coûts unitaires salariaux ne se sont accrus que de 0,9% en raison d'un bond de 7,5% du salaire horaire.
Le nombre d'inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage a diminué la semaine du 21 février aux Etats-Unis, s'établissant à 215 000, contre 233 000 (chiffre révisé) une semaine plus tôt: c'est un nouveau plancher historique.
De ce côté-ci de l'Atlantique, la hausse des prix à la production dans la zone euro s'est encore fois accélérée au mois de janvier en raison d'une nouvelle poussée des prix de l'énergie (+30,6% en rythme annuel, dans le sillage d'une envolée de 85,6% des coûts de l'énergie).
Les prix producteurs dans les 19 pays qui partagent l'euro ont progressé de 5,2% sur un mois, après +3% en décembre et +1,8% en novembre, selon des données publiées jeudi par Eurostat.
En excluant l'énergie, l'inflation 'core' n'a augmenté que de 2,2% dans l'ensemble de l'industrie de la zone euro en janvier...mais c'est un détriment des marges des entreprises manufacturières.
L'indice composite IHS Markit de l'activité globaleen France est passé de 52,7 en janvier à 55,5 en février, après le ralentissement occasionné le mois précédent par une recrudescence des cas de Covid-19.
Si la hausse de l'activité des prestataires de services a été légèrement plus marquée que celle de la production chez les fabricants, la croissance a toutefois affiché un rythme soutenu dans chacun des deux secteurs couverts par l'enquête.
'D'importants risques baissiers continuent toutefois de menacer la croissance, notamment l'inflation qui s'oriente clairement à la hausse', prévient cependant Joe Hayes, senior economist à IHS Markit.
Dans la zone euro, l'indice final 'composite' de l'activité globale dans le secteur privé de la région a pour sa part atteint 55,5 en février contre 52,3 en janvier, mais ce redressement s'est accompagné d'une hausse record des prix facturés, montrent les résultats définitifs de l'enquête d'IHS Markit réalisés auprès des directeurs d'achat.
Les intervenants restent dans l'attente de la parution, cet après-midi, de l'indice ISM américain dans le secteur tertiaire, attendu en hausse pour le mois de février.
Coté devises, l'Euro reste sous pression autour de 1,1120$, sur le marché obligataire, la variable inflation semble peser lourd puisque les Bunds et OAT se tendent de +5Pts respectivement à 0,523% et 0,06%, les T-Bonds US résistent mieux avec +1,5Pt à 1,88%.
Dans l'actualité des sociétés françaises, Thales(+4%) annonce son intention de proposer un dividende en augmentation de 45% à 2,56 euros, à l'occasion de la publication au titre de 2021 d'un résultat net ajusté part du groupe en hausse de 45% à 1,36 milliard d'euros et d'un EBIT en croissance de 32,1% à 1,65 milliard.
TotalEnergies annonce sa participation à hauteur de 50 millions de dollars au fonds Tropical Asia Forest Fund 2 (TAFF2) géré par la société New Forests, dont l'objectif est d'investir dans des projets de plantations certifiées et de conservation de forêts primaires en Asie du Sud-Est.
Enfin, Société Générale a mis en avant ce jeudi une exposition 'limitée' à la Russie et s'est dit en mesure d'absorber les conséquences d'un éventuel scénario 'extrême' qui viendrait impacter ses actifs dans le pays. Dans un communiqué publié ce matin, l'établissement français estime son exposition au marché russe à 1,7% de l'exposition totale du groupe, soit 18,6 milliards d'euros fin 2021, dont 15,4 milliards comptabilisés dans sa filiale Rosbank.
Dopé par ses trimestriels, Technip Energie qui a perdu 40% en 1 mois (passant de 14,8 à 8,8E) se redresse de +15% et repasse le cap des 10E.
Copyright (c) 2022 CercleFinance.com. Tous droits réservés.