CAC 40: l'attention va de nouveau se porter sur l'inflation

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Cercle Finance | 10 juin, 2022

(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait poursuivre son mouvement de repli vendredi au lendemain de la réunion de politique monétaire de la BCE, dont l'approche s'est révélée plus agressive que prévu.

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison juin - rétrocède 35,5 points à 6321 points, annonçant encore une ouverture en territoire négatif.

Les places boursières européennes avaient toutes fini dans le rouge jeudi suite au conseil des gouverneurs de la BCE, à l'issue duquel le comité a très clairement évoqué la possibilité d'une hausse de taux de 50 points de base dès le mois septembre.

La réaction a été tout aussi marquée du côté de Wall Street, où les grands indices ont accentué leurs pertes en fin de séance. Au final, le Dow Jones reculait de plus de 1,9%, tandis que le Nasdaq Composite lâchait plus de 2,7%.

En Asie, la Bourse de Tokyo évoluait elle aussi en baisse vendredi à l'approche de la clôture dans le sillage de New York, pénalisée en outre par un renchérissement du yen face au dollar qui défavorise les valeurs exportatrices de la cote.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) a lui cédé 0,7%.

L'attention des investisseurs va désormais se focaliser sur les Etats-Unis, où sont attendus en début d'après-midi les chiffres très attendus de l'inflation.

Les intervenants de marché devraient adopter une position prudente avant la publication de cet indicateur, qui va les aider à déterminer l'évolution de la politique monétaire de la Fed.

La récente envolée des prix aux Etats-Unis, qui n'est plus perçue comme transitoire, a inquiété les marchés sur le réponse apportée par la Fed par le biais du resserrement de sa politique monétaire.

Des chiffres supérieurs aux attentes, cet après-midi, ne feraient que renforcer la perspective d'une augmentation de 50 points de base des taux de l'institution lors de sa réunion prévue la semaine prochaine.

Inversement, un infléchissement à la baisse de l'inflation pourrait conduire la Fed à se pencher sur l'éventuel scénario d'une 'pause' de son durcissement monétaire au mois de septembre.

Mais la hausse du dollar hier face à l'euro semble démontrer que les opérateurs sont beaucoup plus sensibles aux propos de proches de Janet Yellen et de la Maison Blanche, qui pensent que les chiffres d'inflation vont demeurer durablement mauvais, alors que le prix moyen des carburants a franchi le cap des cinq dollars le gallon (sept dollars en Californie) et pourraient prendre 20% cet été.

Sur le marché obligataire, qui a connu hier l'une de ses pires séances des trois derniers mois, la tension ne retombe pas ce matin, avec un rendement des Treasuries à dix ans qui se maintient à 3,04%, au plus haut depuis un mois.

En Europe, le rendement du Bund allemand se tasse un peu, à 1,42% après avoir atteint 1,45% hier, tandis que les OAT française pointent désormais en-dessous du seuil des 2%, à 1,98%.

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