Alstom: n'exclut pas des acquisitions de taille raisonnable
(CercleFinance.com) - Devenu un 'pure player' des équipements ferroviaires, le groupe français Alstom a apporté la preuve de sa capacité à se développer par croissance interne. A une vitesse respectable : + 5% l'an environ ces dernières années, taux qui selon ses prévisions devrait se maintenir. Certes, depuis le blocage du 'deal' avec Siemens Mobility, un rapprochement de grande envergure n'est plus envisageable. Mais de petites acquisitions ne sont pas exclues.
En effet, lors de la journée investisseurs organisée le 24 juin, Alstom déclarait notamment qu'il va mener 'une politique d'investissements et des opérations de croissance externe disciplinée pour soutenir son développement et créer de la valeur.'
Ce qui exclut de grandes opérations potentiellement déstabilisantes et semble donc écarter la division Transport du canadien Bombardier, très présente en Europe. En effet, Bombardier Transport a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires de 8,9 milliards de dollars américains comparable à celui d'Alstom en 2018/2019 (8,1 milliards d'euros).
Reste qu'Alstom ne manque pas de moyens : même après le paiement du gros coupon de 5,5 euros par action, mi-juillet, sa position de trésorerie nette restera positive à hauteur d'au moins 1,2 milliard d'euros. Ce à quoi le groupe, dont l'EBITDA a atteint en 2018/2019 quelque 542 millions d'euros, serait en mesure d'ajouter de l'endettement.
Si la cote européenne est peu riche de cibles potentielles, on peut cependant souligner la présence, à la Bourse de Madrid, de Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF). L'an passé, le groupe espagnol a réalisé un CA d'un peu plus de deux milliards d'euros pour une marge opérationnelle (7%) très proche de celle d'Alstom.
Vers 40 euros, l'action CAF capitalise environ 1,35 milliard d'euros sur la place madrilène, sachant que l'endettement net était fin 2018 (après une acquisition, Solaris) de 324 millions d'euros. Du côté des commandes en carnet, celles de CAF sont passées de 7,7 milliards d'euros fin décembre 2018 à 8,5 milliards fin mars 2019. A titre de comparaison, celles d'Alstom dépassent les 40 milliards.
Jetons un oeil à la Bourse suisse, sur laquelle l'action Stadler est cotée depuis son introduction au mois d'avril dernier. Stadler a réalisé en 2018 des ventes de deux milliards de francs suisses (un peu moins de deux milliards d'euros) tout en dégageant une marge opérationnelle de 7,5%, comparable elle aussi à celle d'Alstom.
Mais Stadler pèse plus bien lourd : sa capitalisation boursière dépasse les 4,5 milliards de francs suisses (plus de quatre milliards d'euros), ce qui tient notamment à un carnet de commandes bien rempli : 13,2 milliards de francs à fin 2018. Ce qui pourrait faire beaucoup pour Alstom, qui capitalise un peu plus de neuf milliards d'euros à la Bourse de Paris. A suivre.
EG
Copyright (c) 2019 CercleFinance.com. Tous droits réservés.
Les informations et analyses diffusées par Cercle Finance ne constituent qu'une aide à la décision pour les investisseurs. La responsabilité de Cercle Finance ne peut être retenue directement ou indirectement suite à l'utilisation des informations et analyses par les lecteurs. Il est recommandé à toute personne non avertie de consulter un conseiller professionnel avant tout investissement. Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter.