(CercleFinance.com) - La semaine s'achève sur des évolutions divergentes des marchés obligataires de part et d'autre de l'Atlantique, avec un repli des dettes libellées en Euro et un petit sursaut technique des T-Bonds, après le trou d'air de jeudi soir.

Nos Bunds et autres OAT n'ont en réalité que procédé à un réajustement, les marchés de taux de la zone Euro étant clos jeudi avant qu'une lourde correction frappe les bons du Trésor US (entre 19H et 22H).

Nos OAT et les Bunds se tendent de +6Pts à 3,3030% et 2,7185% respectivement, les BTP affichent aussi +5Pts à 4,566%.

Du coup, la semaine ressort assez nettement perdante pour les Bunds et les OAT qui se tendent de +8Pts sur la semaine écoulée.

Les 'Gilts' britanniques s'en sont juste un peu mieux sortis : ils n'ont rajouté que 4Pts de rendement à 4,375%... et sur la semaine, c'est très comparable aux Bunds avec +9Pts.

Pour mémoire, le '10 ans' grec, bien plus mal noté que les 'Gilts' ou les BTP italiens affiche -45Pts par rapport aux premiers et -63Pts par rapport au '10 ans' italien... et seulement 15Pts de plus que les Bonos espagnols.

Les T-Bonds US qui avaient subi un mini-krach jeudi soir (+15Pts sur les maturités de 10 à 30 ans, +10Pts sur le '2 ans') ont récupéré un tout petit peu de terrain (1Pt de base, c'est symbolique) mais pas suffisamment pour échapper à un repli global en hebdo avec +5Pts de rendement à 4,623%.

Les T-Bonds affaichaient jusqu'à -4Pts au moment de la publication de la confiance des ménages qui s'est dégradée pour le quatrième mois consécutif, de 63,8 à 60,4 en novembre, selon l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.

Joanne Hsu, l'auteure du rapport, évoque les inquiétudes entourant les conséquences de la remontée des taux d'intérêt, mais aussi l'effet des conflits à Gaza et en Ukraine.

La composante du jugement des ménages sur leur situation actuelle s'est ainsi repliée à 65,7 contre 70,6 le mois passé, tandis que le sous-indice mesurant leurs anticipations a reculé à 56,9 après 59,3 en septembre.

Le récent regain d'optimisme du marché (qui a culminé le vendredi 3 novembre) n'a pas résisté à l'effet négatif des propos prudents tenus par plusieurs responsables de la Fed ces dernières 48H.

Les investisseurs ont notamment été 'douchés' hier par Jerome Powell qui s'est explicitement interrogé sur l'efficacité des mesures prises pour ramener l'inflation vers son l'objectif des 2%.

Dans le sillage de ces commentaires, la probabilité estimée d'un nouveau tour de vis de la FED en décembre est passée à presque 15%, contre moins de 5% il y a une semaine, à en croire le baromètre FedWatch du CME Group.

Christine Lagarde indiquait à son tour ce midi qu'il va falloir patienter 'plusieurs trimestres' avant d'envisager un assouplissement de la politique monétaire de la BCE.

Pour se rassurer un peu, Mr Villeroy de Galhau, le gouverneur de la BdF estime que 'sauf choc inattendu sur l'inflation, les hausses de taux de la BCE, c'est terminé'.

Le 'fait marquant de la semaine' aux Etats Unis restera le semi-échec d'une émission de 24Mds$ de bons du Trésor à '30 ans' jeudi soir, ce qui s'est traduit par une forte tension au niveau du rendement des Treasuries à dix ans (remontés à 4,64% contre 4,49% la veille).

Les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) ont été obligés de compenser la faible demande émanant des institutionnels étrangers pour le '30 ans'.

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