(CercleFinance.com) - La tension des taux se poursuit, dans le sillage du pétrole essentiellement.

Nos marchés obligataires européens retrouvent leurs pires niveaux depuis le 22 août dernier, les 'pics' de rendement des 7 puis 10 et 11 juillet sont retracés, les sommets annuels (et de 12 ans) du 17 au 21 août ne sont plus qu'à quelques dixièmes des niveaux de rendement actuels.

Mauvaise journée -une de plus- pour les Bunds allemands qui se tendent encore de +6Pt 2,66%, pour nos OAT avec +5Pts à 3,19% (et 3,200% testé en séance) et le BTP italiens ont affiché plus de 7Pts de rendement à 4,41%, tout près des plus hauts depuis fin avril (sommet annuel proche de 4,80%).

Le 'chiffre du jour' paru ce matin en Europe n'explique pas cette tension :

Eurostat a publié un recul de 0,2% du volume des ventes du commerce de détail CVS dans la zone euro en juillet et de 0,3% dans l'UE.

Par rapport à juillet 2022, l'indice corrigé des effets de calendrier des ventes de détail a diminué de 1% dans la zone euro et de 1,2% dans l'UE.

Dans le détail, le volume des ventes du commerce de détail a diminué de 1,2% pour les 'carburants', tandis qu'il a augmenté de 0,4% pour le secteur 'alimentation, boissons et tabac' et de 0,5% pour les 'produits non alimentaires'.

Aux Etats Unis, le repli de Wall Street (-0,7%) ne profite pas aux T-Bonds US qui continuent de se dégrader : le '10 ans' repasse la barre des 4,300% avec +3,5Pts de base à 4,3030%.

Les chiffres US sont mitigés, voir un peu contradictoires : la croissance du secteur tertiaire (des 'services') s'est accélérée aux Etats-Unis au mois d'août (+1,8 à 54,5), selon la dernière enquête de l'Institute for Supply Management (ISM) réalisée auprès des directeurs d'achats, alors que les économistes prévoyaient un indice en léger repli autour de 52,5.

Tous les sous-secteurs de l'indice se sont inscrit en hausse, à commencer par ceux mesurant l'emploi (+4 points) et les nouvelles commandes (+2,5 points), confirmant la résistance de la croissance américaine.

Autre bonne surprise, celui mesurant les livraisons par les fournisseurs s'est amélioré de 0,4 point, à 48,5 contre 48,1 le mois précédent.

Le tableau s'avère moins riant du côté du secteur privé des Etats-Unis qui a vu sa croissance décélérer un peu plus qu'estimé initialement en août (-1,8Pt): l'indice PMI composite de S&P Global s'est finalement établi à 50,2 pour le mois écoulé, contre 50,4 en estimation flash et après 52,0 pour juillet.

'Le ralentissement de la croissance du secteur privé -à son plus bas rythme depuis février- est provenu d'une expansion plus faible du secteur des services et d'une contraction renouvelée de la production manufacturière', précisent les enquêteurs.

Autrement dit, un institut (ISM) souligne la vigueur des 'services', alors S&P-Global voit le tertiaire ralentir au plus bas depuis 6 mois.

Globalement, la hausse des cours du pétrole orchestrée par les membres de l'OPEP et l'Arabie Saoudite en chef de file, ravive les craintes d'une remontée des tensions inflationnistes avec, pour conséquence potentielle, une politique monétaire toujours plus restrictive de la part des banques centrales.

Pour rappel, l'Arabie Saoudite a décidé de maintenir la réduction de ses quotas de production (-1 million de barils/jour) jusqu'à la fin de l'année tandis que la Russie a annoncé son intention de réduire ses exportations d'or noir.

Conséquence, le baril de Brent de Mer du Nord (-0,6%) se maintient entre 89,5 et 90 dollars, au plus haut depuis l'automne 2022, alors qu'il évoluait encore autour de 72 dollars à la fin du mois de juin.

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