(CercleFinance.com) - Les marchés obligataires finissent mal la semaine, après avoir fait mine d'être rassurés juste après la conférence de presse de Christine Lagarde qui a martelé le concept de taux restant à un niveau élevé (sous-entendu, ils ne montent plus) durant un 'certain temps' (dont comprend que ça peut dépendre des statistiques d'inflation ces prochains mois).
Les OAT, les Bunds... et toutes les dettes souveraines libellées en Euro nous ont offert une séquence 'portes de saloon' entre jeudi 14H31 (forte détente) et ce vendredi 18H (forte tension, clôture proche des pires niveaux de l'été).
Nos OAT sont revenues de 3,19 à 3,09% puis à 3,12% en cours de séance jeudi puis se tendent à 3,22% (+10Pts) ce vendredi, les Bunds se tendent de 2,595% à 2,68% (+8,5Pts, des BTP italiens qui reprennent +11Pts à 4,465%.
Les marchés obligataires terminent la semaine au 'plus bas' de l'année alors que les actions ont bondit de +2,5% en 48H... le message est difficile à interpréter.
S'agit-il d'un simple retour du 'risk-on' qui s'exerce au détriment de placements jugées plus sécuritaires ?
Certains membres de la BCE jugent-ils maladroit de s'interdire de monter les taux encore une fois (c'est la rumeur qui circulait ce vendredi).
'L'économie de la zone euro s'affaiblit déjà suffisamment pour rendre très improbable une nouvelle hausse de l'inflation', indique Martin Moryson, chef économiste pour l'Europe chez DWS.
D'autres stratèges vont même jusqu'à considérer que les risques sont maintenant orientés vers des réductions ultérieures des taux directeurs par rapport aux attentes actuelles du marché.
'Nous pensons que la baisse des taux n'interviendra qu'à partir du second semestre 2024, et plus tard que prévu par le marché, mais nous pensons également qu'une fois que le cycle d'assouplissement commencera, la baisse des taux sera probablement plus rapide et plus importante que ce qui avait été prévu', pronostique Sebastian Vismara, économiste senior et stratégiste chez BNY Mellon IM.
Les marchés vont maintenant focaliser leur attention sur la Réserve fédérale, qui doit tenir sa réunion de politique monétaire mardi et mercredi prochain.
De l'avis des analystes, la récente remontée des cours pétroliers observée depuis la fin de l'état risque de pousser la Fed à maintenir son approche restrictive: elle passera son tour mercredi prochain mais pourrait agir début novembre.
Les T-Bonds se sont dégradés, pas autant qu'en Europe mais ils se tendent tout de même de +5Pts à 4,34%, un score proche également des pires niveaux annuels.
Les signes de résilience de l'activité restent nombreux : l'enquête Empire State de la Fed en septembre valide un rebond de +21Pts à +1,9 du secteur manufacturier dans la régions de New York.
L'enquête révèle une légère baisse des niveaux d'emploi, tandis que le rythme d'augmentation des prix de vente s'est accéléré.
Côté inflation, les prix à l'importation aux Etats-Unis ont augmenté de 0,5% en août, après une hausse de 0,1% en juillet (chiffre révisé par le Département du Travail qui précise que hors carburant, les prix à l'importation ont reculé de 0,1% en août, tout comme le mois précédent).
De leur côté, les prix à l'exportation en progressé de 1,3% en août, après +0,5% le mois précédent (chiffre révisé), mais sur les 12 derniers mois, les prix américains à l'importation affichent un repli de 3% en données brutes (-0,8% hors produits pétroliers), et ceux à l'exportation se sont contractés de 5,5% (-5,3% hors produits agricoles).
Les derniers chiffres du jour n'apportent aucun réconfort : la production industrielle des Etats-Unis a augmenté de 0,4% en août (+0,7% en juillet), dont une hausse de 0,1% pour la production manufacturière proprement-dite, freinée par une chute de 5% dans le secteur automobile (attention aux grèves qui démarrent chez Ford ce weekend).
La Réserve fédérale, ajoute que le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie américaine s'est amélioré de 0,2 point à 79,7% en août, soit un niveau correspondant à sa moyenne à long terme (1972-2022).
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