(CercleFinance.com) - Fin de semaine en fanfare sur le compartiment obligataire : on observe une embellie spectaculaire en Europe avec -14Pts sur les Bunds et les OAT (à 2,313% et 2,889% respectivement, soit -9% sur la semaine écoulée), après une tension symétrique de +7 à +8Pts la veille.

Même tendance bullish au Sud avec -17Pts sur les BTP italiens et les Bonos espagnols (-14Pts à 3,382%).

Ce matin, les investisseurs ont également pris connaissance de plusieurs statistiques concernant l'Hexagone.

Au premier trimestre 2023, le produit intérieur brut (PIB) de la France a augmenté modérément sur un trimestre (+0,2% en volume), après une stabilité le trimestre précédent, selon les données publiées par l'Insee en première estimation.

En mars 2023, les dépenses de consommation des ménages français en biens diminuent de 1,3% sur un mois en volume, après un recul de 0,8% en février, selon des données corrigées des variations saisonnières et de jours ouvrables (CVS-CJO)... et les ventes de produits alimentaires chutent de -2,3% en valeur et -9% en volume au 1er trimestre.

Côté inflation, les prix à la consommation en France augmenteraient de 5,9% en avril, après +5,7% le mois précédent selon l'INSEE.

Sur un mois, ils s'accroîtraient de 0,6%, après +0,9% en mars.

Sur un an, les prix de production de l'industrie française continuent d'être en forte hausse en mars, mais décélèrent (+9,5% après +13,3% en février), en raison notamment d'un effet de base lié au déclenchement de la guerre en Ukraine un an auparavant.

Belle séance également sur les marchés de taux US au lendemain d'un PIB ressorti en baisse de 2,6% à 1% : compte tenu des attentes de détente des taux US au 2ème semestre 2023, cette mauvaise nouvelle est une 'très bonne nouvelle'.

Le rendement du 10 ans américain s'inscrit d'ailleurs en repli de -9Pts à 3,438% en réaction à cette statistique meilleure que prévu, cela représente une détente de -13Pts en hebdo.

Il y avait également des chiffres US : les dépenses de consommation des ménages ont stagné en mars par rapport au mois précédent aux Etats-Unis, d'après le Département du Commerce, pour des revenus en hausse de 0,3%, des évolutions très légèrement supérieures aux consensus (-0,1% et +0,2% respectivement).

Par ailleurs, l'indice des prix PCE (la jauge d'inflation la plus suivie par la FED) a augmenté de seulement 4,2% sur un an en mars, dont une progression de 4,6% hors alimentation et énergie, des taux annuels en baisse par rapport à leurs niveaux de respectivement 5,1% et 4,7% de février (et c'est un 'plus bas' depuis juin 2021).

Cette décélération de l'indice des prix PCE au mois de mars est de nature à inciter la Fed à plus de prudence en matière de taux.

Enfin, l'indice de confiance ('sentiment') des consommateurs ressort inchangé à 63,50.

Au vu de tels indicateurs, la FED peut enfin espérer voir l'inflation refluer en direction de son objectif des 2%, après sa progression exponentielle des deux dernières années, ce qui pourrait lui permettre de marquer une pause dans son cycle de resserrement monétaire : rendra t'elle public un tel diagnostic -très attendu- lors de sa conférence de presse du 3 mai (post-FOMC) ?

Pour l'heure, la possibilité d'une dernière hausse de taux en juin recueille encore 20% des suffrages, contre 70% pour une stabilité.

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