(CercleFinance.com) - Même s'il s'agit d'une valeur étrangère, Schlumberger est toujours, après General Electric et HSBC, l'une des plus importantes capitalisations cotées à la Bourse de Paris. Reste qu'à la différence des six géants, tous valorisés plus de 100 milliards d'euros, qui comprennent aussi LVMH, Total, Sanofi et L'Oréal, 'Schlum' reste en berne et très en deçà de ses sommets.

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A 59,3 euros, soit une capitalisation de 85 milliards d'euros, l'action 'Schlum' a souffert puisqu'en 2015 elle tutoyait les 90 euros : cotée à Paris en euros à titre secondaire, elle a perdu plus du quart de sa valeur depuis fin 2016, une performance en ligne avec l'indice sectoriel Stoxx Europe Oil Equipment, Services & Distribution. Ce qui représente une sous-performance massive par rapport à l'indice généraliste Stoxx Europe 600 prend, parallèlement, 5,8%.

En effet, les valeurs du secteur pétrolier restent à la peine. Certes, les 'majors', géants de la production et du raffinage comme Total, Shell et BP, tirent leur épingle du jeu : dans la douleur, ils ont abaissé fortement leurs dépenses et leur “point mort” pour s'adapter, depuis 2015, à la nouvelle réalité du prix du pétrole, qui peine désormais à tenir les 50 dollars. Rappelons qu'en 2014, la plupart des projections tablaient sur un baril supérieur à 100 dollars à moyen terme.

Ce faisant, les majors ont mis leurs prestataires parapétroliers sous pression, et c'est la raison pour laquelle, en Bourse, les pétrolières résistent si bien, alors que les parapétrolières éprouvent toutes les peines du monde à se redresser. En effet, si les initiatives de l'Opep élargie à la Russie ont permis au brut de se stabiliser autour de 50 dollars le baril, la tendance est désormais poussive en raison, pêle-mêle, du Nigeria, de la Libye et des Etats-Unis, dont la production augmente tendanciellement. Dans ce contexte, les majors et les compagnies nationales reportent toujours leurs investissements, et les carnets de commandes des parapétrolières ne s'étoffent guère. Bref, la visibilité est faible.

“Schlum” constitue en outre un cas particulier : le groupe a pour principaux clients les compagnies pétrolières nationales et, à la différence des grands noms comme Baker Hughes et Halliburton, est relativement peu exposé à l'énorme marché nord-américain. Au 1er trimestre, ce dernier ne représentait que 27% de son CA, contre 33,6% pour la zone Moyen-Orient & Afrique, 24% pour l'Europe/ex-URSS et Afrique, et enfin 13,8% pour l'Amérique latine. La reprise de l'exploration intervenue l'an dernier en Amérique du Nord - qui semble maintenant caler - lui a donc peu profité.

Et maintenant ? Le consensus attend un rebond qui ne s'est pas encore matérialisé dans les comptes : ceux du T1 étaient caractérisés par une tendance quasi-neutre pour le CA et une marge opérationnelle tombée à 11%. Soit la moitié environ de son niveau normatif de ces dernières années.

Quid des prévisions ? En retenant le bénéfice attendu par le consensus, l'action Schlum se paie sur la base d'un PER 2017 “de retournement” voisin de 45 fois. Il redevient plus normal au titre de 2018, à 24 fois. Mais il suppose aussi que le bénéfice par action “Schlum” double pratiquement dans l'intervalle, en passant de 1,46 à 2,79 dollars. Une projection qui appelle confirmation.

En vue sur l'agenda de Schlumberger : les comptes du 2e trimestre 2017, attendus le 21 juillet.

EG

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