(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris semble se diriger vers une ouverture étale jeudi matin, dans un climat d'attentisme à quelques heures d'une réunion jugée cruciale de la Banque centrale européenne (BCE).

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison septembre - recule de 2,2 points à 7224,3 points, annonçant un début de séance sans trop de changement.

Le temps fort de la séance sera incontestablement la décision de politique monétaire de la BCE, un choix qui s'annonce serré puisque le marché table en gros sur une probabilité de 50-50 d'une hausse de taux de 25 points de base ou d'un statu quo.

L'institut basé à Francfort publiera son communiqué à 14h15, avant la traditionnelle conférence que tiendra sa présidente Christine Lagarde quelque minutes plus tard.

Les places européennes restent dans le doute après la parution de plusieurs indicateurs ayant montré une persistance de l'inflation sur le Vieux Continent et qui font craindre aux investisseurs que la BCE continuera de se montrer peu accommodante.

Au vu des récentes statistiques témoignant du net ralentissement de la croissance en Europe, les marchés financiers ont toutefois été dopés ces derniers temps par des anticipations de 'pause' dans le cycle de hausse des taux.

Dès lors, les intervenants pourraient réagir très négativement si les mesures de la BCE s'avéraient décevantes.

'Une hausse supplémentaire, qui pourrait être assimilée à la hausse de trop, serait un signal clair de la détermination de la BCE mais serait probablement mal ressentie par les investisseurs', prévient Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest.

Face à ces signaux contradictoires, l'exercice s'annonce ardu pour Christine Lagarde, qui devrait tenter de garder toutes les options ouvertes pour le futur tout en insistant sur le chemin déjà accompli.

'Cette hausse de taux, si elle avait lieu, serait probablement la dernière avant une période longue de stabilisation à ces hauts niveaux', estime Emmanuel Auboyneau.

Les investisseurs seront par ailleurs à l'affût des chiffres des prix à la production aux Etats-Unis, qui devraient montrer que la récente remontée des cours pétroliers a un impact défavorable sur les coûts de production.

Toujours Outre-Atlantique, la journée sera également marquée par les ventes de détail, qui permettront de savoir si les consommateurs américains ont continué de dépenser à l'approche de la rentrée des classes.

La consommation américaine est jusqu'ici restée solide grâce à un marché de l'emploi solide, à l'augmentation des salaires et à une épargne excédentaire, mais tous ces facteurs semblent désormais se trouver sous pression.

Les variations demeurent limitées sur le marché des changes, où l'euro regagne un peu de terrain vers 1,0745 dollar en amont des décisions de la Banque centrale européenne.

Sur le compartiment obligataire, les titres suivent des chemins divergents aux Etats-Unis et en Europe.

Si les Treasuries à dix ans voient leur rendement refluer sous le seuil de 4,25%, celui des Bunds allemands à même échéance, véritable référence pour la zone euro, continue de se tendre en direction de 2,65%, reflétant les anticipations d'une hausse de taux de la BCE.

Sur le front du pétrole, le baril de Brent poursuit sa trajectoire haussière et gagne 0,4% à 92,4 dollars, tout comme le WTI américain qui prend 0,5% à 89 dollars, alors que les pays de l'Opep+ maintiennent la pression en ce sens du fait de la limitation de leur production.

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