(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait ouvrir en forte hausse jeudi matin, dans un climat d'euphorie suite aux annonces rassurantes de la Fed et en attendant les décisions de la Banque centrale européenne (BCE).

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison décembre - grimpe de 82,5 points à 7617,5 points, annonçant une ouverture bien au-dessus du seuil des 7600 points, un niveau jamais atteint jusqu'ici.

Comme largement anticipé par les marchés, la Réserve fédérale américaine a décidé mercredi soir de maintenir ses taux inchangés, tout en ouvrant la porte à un 'pivot' en faveur d'un assouplissement monétaire dès l'an prochain.

Ses prévisions en matière d'évolution des taux, surnommées les 'dot plots', ont été modifiées pour désormais faire apparaître l'hypothèse de trois baisses de taux en 2024.

'Nous considérons qu'il s'agit d'un signal fort montrant que la Fed commence à préparer les marchés à des baisses de taux, en fonction des données économiques reçues', commentent les analystes de Danske Bank.

Cette perspective est particulièrement évidente si l'on se base sur le baromètre FedWatch du CME: les investisseurs estiment désormais à plus de 73% la probabilité d'une baisse de taux de 25 points de base en mars, contre moins de 40% hier.

'La question n'est (...) plus de savoir si la politique monétaire va être assouplie, mais quand et à quelle vitesse', estiment les équipes d'Oddo BHF.

En privilégiant par ailleurs le scénario d'un 'atterrissage en douceur' de l'économie américaine, Jerome Powell - le président de la banque centrale - a précipité l'emballement des marchés boursiers, qui évoluaient déjà à des niveaux records.

Au coup de cloche final, le Dow Jones et le Nasdaq gagnaient chacun 1,4% pour établir de nouveaux plus hauts historiques.

La spéculation va désormais commencer à porter sur la possibilité que la Fed accélère ses baisses de taux l'an prochain, ce qui devrait fournir aux marchés d'actions du carburant supplémentaire.

Les propos très 'colombes' de Jerome Powell entraînent une réaction spectaculaire sur le compartiment obligataire, faisant plonger le rendement des Treasuries à 10 ans en direction de 4%, du jamais vu depuis juillet.

Place maintenant à la BCE, qui devrait elle aussi opter pour un 'statu quo' sur ses taux à l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, prévue dans la matinée.

Là encore, les investisseurs seront à la recherche d'indices sur la politique que l'institut de Francfort compte adopter l'an prochain, sachant que les marchés tablent actuellement sur six baisses de taux en 2024.

'Il est encore trop tôt pour parler de baisse des taux et la BCE voudra se montrer prudente dans son discours pour ne pas donner trop d'attentes aux investisseurs', prévient Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest.

'L'inflation n'est pas encore vaincue et nécessite toujours de la vigilance', ajoute le professionnel. 'Christine Lagarde n'aura d'autre choix que de rester très mesurée dans son discours', conclut-il.

Suite aux annonces conciliantes de la Fed et en prévision d'une tonalité plus neutre de la BCE, l'euro remonte face au dollar pour revenir se traiter dans la zone de 1,09.

La journée sera par ailleurs marquée par les décisions de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, qui dispose de moins de latitude que ses homologues au vu du niveau toujours très élevé de l'inflation dans le pays.

Du côté des indicateurs américains, les investisseurs seront attentifs à la publication des prix à l'importation, des inscriptions aux allocations chômage, mais surtout aux derniers chiffres des ventes de détail.

Un effet-prix, notamment dû au reflux des prix de l'essence, avait poussé les ventes à la baisse en octobre, une dynamique qui devrait se prolonger en novembre, d'autant que le ralentissement du marché du crédit et de l'emploi est appelé à pénaliser la consommation des ménages.

Copyright (c) 2023 CercleFinance.com. Tous droits réservés.

contador