(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse jeudi matin, tandis que les rendements des emprunts d'Etat continuent de grimper sur fond de craintes de durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales.

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison juin - recule de 16,5 points à 7186,5 points, annonçant un début de séance sur une note de faiblesse.

Le marché parisien avait achevé la séance de mercredi sur un recul limité de 0,1% à 7202 points, à l'issue d'une nouvelle séance indécise et toujours dépourvue de volumes.

D'un point de vue technique, le CAC semble vouloir camper sur le seuil symbolique des 7200 points, mais les analystes graphiques préviennent qu'un enfoncement de ce support pourrait laisser présager une accélération baissière en direction des 7150 ou 7105 points.

Sur le marché obligataire, le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans, dont une rapide remontée a souvent été à l'origine de mouvements de correction boursière, se tend vivement au-delà de 3,78%.

La tendance est la même en Europe où le dix ans allemand remonte à 2,45%, alors que l'OAT française de même échéance atteint désormais 3%.

La crainte d'une accélération du resserrement monétaire a été nourrie hier par la Banque du Canada, qui a annoncé un relèvement surprise de ses taux et averti que de nouvelles hausses pourraient être nécessaires.

Dans son communiqué, l'autorité centrale a justifié sa décision par la persistance d'une forte inflation sous-jacente.

'La grande question qui se pose désormais est de savoir si la Fed va lui emboîter le pas en procédant à une nouvelle hausse mercredi prochain ou si elle va laisser ses taux inchangés après dix relèvements d'affilée', s'interroge Jim Reid, stratège chez Deutsche Bank.

Avec des taux d'intérêt plus élevés, nécessairement appelés à peser sur l'activité partout dans le monde, les investisseurs s'inquiètent plus que jamais pour la croissance.

Sur le plan économique, le principal rendez-vous du jour est fixé à 14h30, avec la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis.

'On peut estimer grossièrement à 250.00 le seuil au-dessus duquel les inscriptions au chômage pourraient signaler un retournement du marché du travail', rappellent les équipes d'Oddo BHF.

Si l'emploi a montré quelques signes d'affaiblissement dernièrement, le rythme des créations s'est établi très au-delà de ce seuil au mois de mai, avec une moyenne établie à 339.000.

En zone euro, les investisseurs prendront connaissance des chiffres définitifs du PIB au titre du premier trimestre, qui devraient montrer une croissance atone dans la région.

Sur le marché des changes, l'euro poursuit son redressement face au dollar, autour de 1,0715, les cambistes s'attendant à ce que la politique agressive conduite par la BCE continue de soutenir la devise européenne.

Du côté de l'énergie, les cours du pétrole se tassent, la décision de l'Arabie Saoudite de réduire sa production à partir de juillet n'ayant pas vraiment permis d'endiguer réellement la chute des prix du baril.

Le cours du baril de pétrole brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,2% sous 72,4 dollars et celui du Brent lâche plus de 0,2% pour repasser sous 76,8 dollars.

'Ce phénomène de baisse des prix du pétrole, alors que la production continue de se tasser, pourrait à un moment soulever des craintes sur la demande mondiale et donc sur la solidité de l'économie', estime Vincent Boy, analyste marchés chez IG France, dans son dernier point hebdo.

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