(CercleFinance.com) - Le Dollar rechute, lourdement, de -0,4 à -0,5% face aux principales paires de devises : le '$-Index' décroche vers 101,90, sa plus faible marque depuis la période du 31 juillet au 4 août.
La structure continue de dessiner une symétrie parfaite (en double-tête/double épaules baissière) et revient s'appuyer sur un support majeur moyen terme issu de 2 précédents creux majeurs inscrits à 89,90 et 99,9 (mi-mai 2021 et début juillet 2023).
Casser cette oblique ferait basculer beaucoup de chose au sein de la planète finance, l'affaiblissement du Dollar procurant un avantage concurrentiel aux Etats Unis mais avec néanmoins un revers de la médaille : le risque que les US subissent une vague d'inflation importée.
Le Dollar-Index pourrait perdre rapidement 2% de plus pour venir tester un seuil psychologique majeur, celui des '100'... alors qu'il déjà perdu 11% depuis fin septembre 2022.
L'objectif moyen terme se situerait vers 94, un autre support long terme cette fois (et qui provient d'un plancher de 73,5 établi fin mars 2011).
Symétriquement, l'euro qui déborderait les 1,10 s'en irait retester son zénith estival des 1,1250 du 14 juillet.
Les cambistes font le pari que la FED va garder l'initiative en matière de détente des taux, mais on ne peut exclure le scénario d'une BCE devenant plus proactive : l'Europe affichant déjà une croissance zéro (contre 5% aux Etats Unis) la BCE ne saurait en faire moins que la FED pour éviter que la récession se prolonge jusque tard dans l'année 2024.
Et si la croissance des US tarde à s'éloigner des 5%... quel besoin aurait la FED de réduire drastiquement les taux: l'euphorie qui règne à Wall Street s'avère 'communicative' (soutien à la consommation) et cela peut contrarier la convergence du taux d'inflation vers les 2% en 2024.
Le billet vert semble avoir pâti de la révision à la baisse de la croissance du PIB américain de troisième trimestre de +5,2% à 4,9% (estimation finale).
Sans oublier l'annonce d'une nouvelle dégradation de l'indice 'Philly Fed' qui s'est établi à -10,5 ce mois-ci contre -5,9 en novembre, alors que les économistes l'attendaient plutôt autour de -3.
Le sous-indice mesurant l'évolution des nouvelles commandes reçues par les entreprises est repassé dans la zone rouge, à -25,6 contre +1,3 le mois passé, tout comme la composante de l'emploi, passé de +0,8 à -1,7 d'un mois sur l'autre.
L'indicateur couvrant les prix payés a en revanche augmenté à +25,1, contre +14,8 en novembre.
A noter également un recul de -0,5% de l'indice des indicateurs en novembre (après -1% en octobre) : le Conference Board qui calcule ces chiffres anticipe une récession début 2024.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage se redressent à la marge (+2.000 à 205.000) à l'issue de la semaine du 11 décembre, un chiffre en hausse de 2000 par rapport au chiffre révisé de la semaine précédente (203.000, contre 202.000 initialement annoncés).
La moyenne mobile sur quatre semaines -plus représentative de la tendance de fond- est ressortie à 212 000 la semaine dernière, soit un repli de 1500 par rapport à la moyenne révisée de la semaine précédent.
Le point d'orgue sur le marché des changes coïncidera demain avec les chiffres des revenus et dépenses des ménages, qui incluront l'indice des prix 'PCE', très surveillé par la Réserve fédérale.
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