(CercleFinance.com) - Plus forte baisse d'un indice SBF 120 en hausse de 0,6% ce midi, l'action Casino (- 2% environ) confirmait la sensibilité du titre aux problématiques bilantielles, malgré les importantes cessions récemment réalisées.

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La structure du bilan du distributeur français, dont le capital est contrôlé par une cascade de holdings menant vers son patron Jean-Charles Naouri, est de longue date lestée de dette. Ces dernières années, alors que la concurrence s'accroissait dans le secteur, cet élément est devenu un sujet d'inquiétude pour les investisseurs.

Et pourtant, le groupe n'est pas resté passif : à l'aide de cessions, Casino a ramené sa dette financière nette (liée à 80% à ses activités en France) de 4,1 milliards à fin 2017 à 3,4 milliards fin 2018, d'où une nette baisse de 17,1% sur la période. Soit 1,8 fois l'EBITDA de l'année passée, contre 2,2 fois précédemment. De plus, Casino s'est engagé dans la 'redynamisation' de son activité en France, avec la concentration sur les petits formats, l'e-commerce et le 'bio', ce qui devrait améliorer sa rentabilité.

Manifestement, la Bourse a accordé du crédit à cette stratégie : tombée début septembre dernier sur les 26 euros, l'action Casino a ensuite vivement rebondi jusqu'à 47 euros, début mars 2019, avant de revenir ces dernières semaines un peu au dessous des 40 euros.

Mais tout le monde n'est pas convaincu, d'autant que la capitalisation boursière de Casino (4,3 milliards d'euros) dépasse à peine sa dette nette. Hier, l'agence de notation-crédit Moody's a dégradé de deux crans son appréciation de la dette du groupe, qui tombe donc de 'Ba1' (c'est-à-dire la première des notes de la catégorie 'non-investment grade', ou spéculative) à 'Ba3'.

Moody's, qui n'utilise pas l'endettement net, indique que la dette brute publiée de Casino est passée de 8,7 à plus de 9 milliards d'euros entre 2017 et 2018, dégradant ainsi le ratio relatif l'EBITDA de 6,1 à 6,4 fois. 'Le cash flow disponible généré par les activités françaises de Casino est tombé nettement au-dessous des attentes de Moody's, ce qui limite la capacité de la société à réduire sa dette brute en dépit de nombreuses cessions d'actifs', a commenté Vincent Gusdorf, analyste principal en charge du dossier.

'Notre décision reflète également l'affaiblissement de la liquidité et l'endettement toujours élevé de la société mère (de Casino, ndlr) Rallye, d'où une forte incertitude quant à la politique financière future de Casino', ajoute-t-il.

Coup de pied de l'âne, la perspective assortie à cette nouvelle note est négative, ce qui augure potentiellement d'une nouvelle dégradation alors qu'une amélioration de la situation n'est donc pas l'anticipation dominante. Un relèvement de la notation n'est envisagé par Moody's que si Casino parvenait à ramener 'confortablement et de manière soutenable' son ratio d'endettement brut / EBITDA sous 5 fois.

En réaction à la décision de Moody's, Casino se veut rassurant en rappelant que sa branche française dispose de cinq milliards d'euros de liquidités (en additionnant cash et lignes de crédit confirmées).

La direction rappelle qu'elle 'a récemment augmenté la cible de son plan de cession d'actifs de un milliard d'euros à au moins 2,5 milliards d'euros d'ici le 1er trimestre 2020'. Casino 'prévoit par ailleurs de générer, au-delà de ce plan de cession, un free cash-flow France de 500 millions d'euros par an, lui permettant de couvrir ses dividendes et frais financiers.'

A suivre sur l'agenda de Casino : l'assemblée générale des actionnaires, prévue le 7 mai.

EG

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