(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait poursuivre son repli lundi matin dans un marché qui reste fragilisé par le retour de la volatilité et les inquiétudes persistantes entourant la santé de l'économie mondiale.
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Vers 8h15, l'orientation des contrats 'futures' sur indices signale pour l'instant une ouverture en repli de l'ordre de 2% pour l'indice CAC 40.
Déstabilisé par l'annonce d'une hausse des prix à la consommation bien plus forte qu'anticipé aux Etats-Unis, le marché parisien avait déjà fini la journée de vendredi sur une perte de 2,7% à 6187 points.
Sur l'ensemble de la semaine écoulé, son recul se monte à plus de 4,5%.
A Wall Street aussi, les grands indices new-yorkais ont perdu pied vendredi, également plombés par une inflation au plus haut: le Dow Jones a lâché plus de 2,7% tandis que le Nasdaq Composite a dévissé d'environ 3,5%.
En données hebdomadaires, le Dow accuse une baisse de 4,6%, là où l'indice à forte pondération technologique lâche 5,6% sur la semaine.
L'ampleur de ces scores commence à sérieusement alimenter le débat sur un risque d'un mouvement baissier durable sur les actions dans le contexte de resserrement des politiques monétaires, tant aux Etats-Unis qu'en Europe.
L'abondance de liquidités et le faible niveau des taux d'intérêt ont jusqu'ici favorisé une hausse généralisée des marchés, dont les valeurs technologiques ont largement bénéficié, tout en écrasant la volatilité.
Mais cette dernière opère bel et bien son retour depuis le début de l'année, avec un indice VIX du CBOE de la volatilité qui revient désormais à un niveau proche des 30 points censé refléter une situation 'tendue' sur les marchés.
Dans ces conditions, les investisseurs auront les yeux rivés, cette semaine, sur les annonces de la Réserve fédérale, même s'ils savent qu'elle n'est pas en mesure de donner le coup de fouet capable de réveiller la tendance.
L'opinion majoritaire veut que la Fed annonce un relèvement d'au moins 50 points de base ce mercredi à l'occasion de la présentation de ses décisions de politique monétaire.
Les intervenants scruteront en outre, dans les jours qui viennent, les derniers chiffres de l'inflation en Allemagne (mardi) ainsi que la réunion de la Banque d'Angleterre (jeudi) à la recherche d'indices sur le calendrier des hausses de taux sur le Vieux Continent.
Les anticipations de marché sur le resserrement de la politique monétaire américaine n'ont cessé de remonter au cours des derniers semaines.
Les banquiers centraux sont dans une position délicate. S'ils semblent décidés à lutter farouchement contre l'envolée de l'inflation, ils risquent aussi de faire dérailler la croissance en la bridant, ce qui rend les investisseurs extrêmement nerveux.
Chez le gestionnaire d'actifs américain Edward Jones, on estime que les marchés boursiers ont intégré à hauteur de 70% le scénario d'une récession aux Etats-Unis au cours des 12 mois qui viennent.
A ce titre, le fait que les taux courts américains soient passés au-dessus des taux longs caractérise une inversion de la courbe des taux, phénomène historiquement comme annonciateur d'une prochaine entrée en récession.
La hausse des rendements s'est amplifiée vendredi en réaction aux chiffres supérieurs aux attentes des prix à la consommation.
Cette remontée des rendements marque une pause ce matin, avec un dix ans américain qui reflue vers 3,16% après avoir atteint un nouveau pic de quatre ans à plus de 3,17%.
Mais ce qui frappe les esprit, c'est qu'il reste très inférieur au taux à cinq ans, qui culmine lui à 3,30%.
Les derniers indicateurs américains en date ont laissé peu de choix aux investisseurs, qui doivent désormais prémunir leurs portefeuilles en vue d'un scénario de plus en plus défavorable aux actions.
Les stratèges d'Edward Jones recommandent de privilégier des titres de qualité et des valeurs défensives, notamment des grosses capitalisations américaines présentes dans les secteurs de la santé et de la consommation de base.
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