(CercleFinance.com) - Comme les 130 euros du début d'année semblent loin pour l'action Atos, revenue pour l'heure aux environs de 100 euros, non loin de son plus bas annuel ! Mais après l'acquisition controversée de Syntel, et des doutes sur la comptabilité, l'appréciation du titre pourrait s'améliorer.
- 0,575€
- 85,36%
L'été a en effet été difficile pour l'ESN dirigée par Thierry Breton : fin juillet, le groupe publie des comptes semestriels marqués par une croissance organique relativement faible, à 1,7%, pour un CA de six milliards d'euros entre janvier et juin. Sachant que le groupe vise de 2 à 3% sur l'année. Certes, la marge opérationnelle est passée de 8,9 à 9,1%, mais là encore, l'objectif annuel est sensiblement plus élevé : entre 10,5 et 11%. Autant que le second semestre sera attendu au tournant, et que le groupe n'aura pas droit à l'erreur.
Parallèlement à ces comptes, Atos a aussi annoncé l'acquisition de l'américain Syntel contre 3,4 milliards de dollars, sachant que le groupe français capitalise actuellement 10,6 milliards d'euros. Il s'agit donc d'une opération d'importance portant sur une cible en bonne santé, contrairement à ce à quoi Atos avait habitué les investisseurs ces dernières années. Le risque d'intégration est donc mécaniquement élevé et nombre d'analystes trouvent le prix payé élevé. Même si Atos estime que l'opération sera relutive 'à deux chiffres' sur le bénéfice par action 2019, ce qui n'est pas rien.
Voisin de 123 euros avant ces annonces, le cours de l'action Atos tombe dans la zone des 112 euros peu après. Et ce n'est pas fini car début août, l'influent bureau d'études Credit suisse passe à la vente sur le titre en sabrant également sa cible de 117 à 80 euros. Principal argument : les analystes ont l'impression que 30% environ de l'amélioration de la génération de cash flow libre constatée ces dernières années chez Atos tient à des 'accords financiers' avec certains clients, et non pas à des raisons fondamentales. Ils mettent aussi en avant le faible dynamisme du groupe relativement à ses pairs.
En clair, Credit suisse met en cause la manière dont Atos comptabilise sa trésorerie, ce qui en soi est sérieux pour une entreprise cotée. D'autant que la société a fourni des objectifs en la matière. Et l'action de déraper encore pour tomber, mi-août, vers 97 euros, en dépit du communiqué publié en réponse par Atos. Le groupe exprimait son 'profond désaccord' avec l'analyse de Credit suisse : 'considérer les seuls accords financiers sur grands comptes clients sans tenir compte des conditions de facturation et de paiement plus favorables octroyées à certains clients n'a aucun sens', indiquait-il le 8 août dernier.
Ce matin, un autre bureau d'études, Invest Securities, s'est à son tour penché sur le point soulevé par Credit suisse. 'Nous avons découvert qu'Atos avait recours à l'affacturage déconsolidant afin de compenser les conditions exceptionnellement favorables de facturation et de règlement qu'il accorde à certains clients', rapportent les spécialistes. En conséquence, Invest Securities estime 'justifié de considérer les créances affacturées comme de la dette', ce qui impacte l'objectif de cours qui revient de 124 à 117 euros (- 5,6%). Soit un niveau supérieur de près de 50% à celui visé par Credit suisse.
Et Invest Securities, à l'achat sur le dossier, de conclure : 'Atos, qui devrait voir son résultat d'exploitation ajusté progresser significativement dans les années à venir (+ 10,1% l'an en moyenne annuelle entre 2018 et 2021), reste notre dossier préféré dans le secteur'.
A suivre sur l'agenda d'Atos : le chiffre d'affaires du 3e trimestre, le 23 octobre.
EG
Copyright (c) 2018 CercleFinance.com. Tous droits réservés.
Les informations et analyses diffusées par Cercle Finance ne constituent qu'une aide à la décision pour les investisseurs. La responsabilité de Cercle Finance ne peut être retenue directement ou indirectement suite à l'utilisation des informations et analyses par les lecteurs. Il est recommandé à toute personne non avertie de consulter un conseiller professionnel avant tout investissement. Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter.