(CercleFinance.com) - C'est peut-être ce soir, sinon demain, qu'on aura des nouvelles sur l'éventuelle fusion entre Alstom, l'équipementier ferroviaire français, et la division dédiée du conglomérat allemand Siemens. Chacun des deux groupes réunit en effet ses instances dirigeantes à ce propos dans la journée. Dans cette perspective, offrons-nous rapide tour d'horizon des grands éléments financiers de l'éventuel 'Railbus'.

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Le cas échéant, l'annonce de ce mariage industriel franco-allemand, soutenu par les deux Etats, pourrait donner naissance à une sorte d'équivalent ferroviaire d'Airbus. Quoique très présent en Europe, et peut-être trop en France, le canadien Bombardier Transport resterait donc sur le bord de la route. L'objectif : faire pièce au géant d'Etat chinois CRRC, né en 2015 de la fusion de CNR et de CSR en vue partir à la conquête de marchés étrangers.

De quoi parle-t-on ? Siemens Mobility (1/10e de l'activité de Siemens environ) et Alstom affichent toutes deux un CA annuel comparable de l'ordre de 7,5 milliards d'euros, un peu plus pour le premier, un peu moins pour le second. Un ordre de grandeur qui vaut également pour Bombardier Transport.

Le tout sur un marché mondial estimé entre 120 et 130 milliards d'euros. Il s'agit d'un secteur en progression structurelle grâce notamment à la tendance globale à l'urbanisation, et les deux groupes affichent d'ailleurs des croissances organiques équivalentes de l'ordre de 5%.

Quid de la visibilité ? Le carnet de commandes d'Alstom (34 milliards d'euros au 30 juin), niveau proche d'un record absolu, correspond à peu près à cinq années de ventes. Il se concentre, à hauteur de pratiquement la moitié dans les deux cas, sur l'Europe et la matériel roulant. Chez Siemens Mobility, UBS recense 26 milliards d'euros (au titre du dernier exercice, un peu comme Bombardier Transport d'ailleurs), soit un peu plus de trois ans d'activité. Sur ce point, avantage Alstom.

La rentabilité ? En 2016/2017, la marge opérationnelle ajustée d'Alstom avait progressé à 5,8%, sachant que le groupe vise 7% à moyen terme. Mais sur les trois premiers trimestres de l'exercice 2016/2017, qui se terminera à la fin du mois, Siemens Mobility affiche une rentabilité opérationnelle de l'ordre de 9%, Bombardier Transport se situant entre les deux. Dans ce cas, avantage Siemens, donc, grâce à une présence plus marquée dans les équipements de voie et la signalisation.

Quid maintenant des valorisations ? A la Bourse de Paris, l'action Alstom dépasse les 33 euros, ce qui ne lui était plus arrivé depuis le printemps 2013, et capitalise donc environ 7,3 milliards. Les informations de presse qui circulent évoquent pour l'heure une valorisation similaire pour Siemens Mobility, malgré une rentabilité supérieure.

Notons que la valeur d'Alstom comprend aussi les parts des coentreprises 'énergétiques' qui lui appartiennent toujours après le 'deal' avec General Electric. Certaines font l'objet d'options de vente à échéance 2018, que les analystes de Barclays Capital valorisent 2,5 milliards d'euros, et ceux de Société générale 2,6 milliards. Comme ces participations n'auraient in fine pas grand-chose à voir avec un 'Railbus', Siemens a toutes les chances de dominer le capital de l'éventuelle alliance ferroviaire franco-allemande.

Petit point, enfin, sur les éventuelles synergies : Invest Securities les estime à 350 millions d'euros, un comme peu Barclays Capital, et SG entre 350 et 400 millions. A suivre.

EG

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