(CercleFinance.com) - C'est évidemment LE gros dossier microéconomique du moment. Le rapprochement entre Siemens Mobility et Alstom fait couler beaucoup d'encre et génère un flot impressionnant d'analyses. Parmi elles, celle de Saxo Banque, qui invite à se méfier des postures et a tenu à mettre le curseur sur certaines réalités...

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Dans une note diffusée ce jeudi, le bureau d'études rappelle que cette alliance 'n'est en rien surprenante et est dans les cartons de Bercy depuis des années'. Elle était même déjà évoquée au tout début des années 2000, rembobine Saxo Banque.

Ce projet, véritable serpent de mer, est revenu en force à la suite de la cession des activités Energie du groupe français à General Electric. Alstom aspirait alors à se recentrer, en se focalisant sur les transports. L'âpreté de la concurrence chinoise incarnée par CRRC - 24,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an passé - a cependant rebattu les cartes.

Afin de la contrer, pour pouvoir prétendre à rester compétitif, un géant européen a donc vu le jour. C'est que, 'dans le dossier Alstom, c'est bien la comparaison avec la Chine qui prévaut', et non celle avec l'Allemagne, souligne Saxo Banque.

Et le spécialiste de dresser un état des lieux général : 'il y a 3 principales entreprises positionnées sur le domaine du ferroviaire en Chine, qui sont largement subventionnées par les autorités, à l'inverse de nos entreprises, et qui évoluent sur un marché local en pleine expansion.'

Dans ce contexte, Alstom, au demeurant moins rentable que Siemens Mobility (plus de 3 points d'écart en termes de marge opérationnelle), (se) devait (de) trouver un partenaire, qui aurait aussi pu être le groupe canadien Bombardier. Dans la mesure où Alstom est un dossier aussi fortement politique, en cette période de relance de l'UE, il paraît néanmoins logique aux yeux de Saxo Banque 'de vouloir créer un géant européen des transports qui possède une taille critique apte à lui permettre de gagner des parts de marché à l'international'.

Un géant qui devrait peser quelque 20 milliards d'euros de revenus d'ici 2023, à en croire Barclays Capital. Et qui, en pleine révolution technologique, et alors que la Chine s'éveille à l'électrification, aura fort à faire face à l'ogre de l'Empire du Milieu.

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