(CercleFinance.com) - Malgré l'annonce de commandes record, l'action de l'équipementier ferroviaire Alstom reculait de plus de 1,5% ce midi à la Bourse de Paris, alors alors que l'indice SBF 120 ne perd que 0,3%. Les investisseurs semblent s'inquiéter du projet de fusion avec Siemens Mobility (et aux dividendes exceptionnels prévus), suspendu à la décision de la Commission européenne.

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En effet, le 3e trimestre 2018/2019 (courant d'octobre à décembre derniers) du groupe s'est terminé sur un CA d'un peu plus de deux milliards d'euros, d'où sur neuf mois des facturations de six milliards, toujours en forte croissance organique : + 18%.

En outre, les contrats tombent et les commandes atteignent 39,7 milliards d'euros à fin décembre, soit un nouveau record dépassant le chiffre de fin septembre (38,1 milliards) et offrant une belle visibilité. Autant de chiffres globalement supérieurs aux attentes, qui s'accompagnent du maintien des prévisions par la direction.

En revanche, le rapprochement avec Siemens Mobility, la division ferroviaire du groupe allemand, suscite moins d'optimisme. Ce projet de fusion 'a progressé ce dernier trimestre', indique Alstom. Rappelons que la Commission européenne ne voit pas d'un très bon oeil la réduction de la concurrence qui pourrait s'ensuivre, et qu'elle mène actuellement une enquête approfondie sur le sujet.

Le 12 décembre, les deux groupes ont proposé à la Commission des mesures compensatoires (les fameux 'remèdes', selon un anglicisme courant) afin de répondre aux griefs de la direction générale de la Concurrence de l'organisme de Bruxelles. Les propositions portent sur certaines activités de signalisation et de matériel roulant.

Depuis lors, 'les parties ont eu un dialogue continu avec la Commission', ajoute Alstom. 'Cet ensemble de remèdes constitue la proposition des parties en vue de prendre en compte les préoccupations de la Commission tout en préservant les fondamentaux économiques et industriels de la transaction', ajoute le groupe.

Et maintenant ? La Commission doit rendre sa décision d'ici le 18 février. Toute la question est de savoir si les 'remèdes' proposés vont suffir à Bruxelles, ce qui ne semblait pas le cas, selon les dernières informations de presse. Et si Alstom et Siemens Mobility seraient prêts, le cas échéant, à davantage de concessions, ce qui ne semble pas évident non plus. Le groupe Siemens Alstom verra-t-il le jour ?

Quid de la réaction des autorités politiques, sachant que ce rapprochement vise notamment à faire pièce à la création du géant public chinois CRRC ? 'Un porte-parole du gouvernement (allemand) a dit hier que la fusion des deux acteurs dans le rail est importante pour préserver la compétitivité du secteur ferroviaire en Europe. Après Paris, qui était monté au créneau de manière plutôt brutale en fustigeant le logiciel périmé de la Commission européenne, Berlin fait donc entendre sa voix', commente ce matin Aurel BGC. A suivre.

EG

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