(CercleFinance.com) - En hausse de plus de 2% ce midi, l'action Airbus Group tenait la tête d'un indice CAC 40 ne sachant trop, pour l'heure, à quel saint se vouer. L'équipementier aéronautique européen a effet pris le contrôle, dans un premier temps sans débourser un centime, des avions moyen-courriers de Bombardier, les CSeries. De quoi 'boucher un trou' dans sa gamme à moindre coût, tout en participant à la consolidation du secteur.

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Ce matin, Airbus a annoncé qu'il va acquérir 50,01% du capital de CSeries, soit le programme d'avion commercial de 100 à 150 places développé par Bombardier Aéronautique, avec des options ultérieures sur le solde du capital. Cet avion viendra utilement compléter le créneau 'régional' un peu laissé de côté par Airbus ces dernières années. L'annonce intervient aussi après l'instauration par les Etats-Unis de droits de douanes prohibitifs pour les avions canadiens.

'La beauté de l'opération réside dans sa gratuité (relative car des investissements seront nécessaires) : Airbus ne dépensera pas un euro à court terme, mais s'engage à apporter son savoir-faire industriel et commercial au service du programme C-Series', salue Aurel BGC ce matin.

De ce partenariat devraient en découler 'des économies significatives grâce à l'expertise d'Airbus en matière de chaîne d'approvisionnement', estime Airbus, qui ajoute que le marché adressé par le CSeries pourrait dépasser les 6.000 commandes d'ici 20 ans. Le siège du programme et l'assemblage principal de l'avion canadien seront maintenus au Québec.

En première approche, les analystes saluent globalement l'opération. Chez UBS, on rappelle qu'en 2015, Airbus avait déjà jeté un oeil au dossier, sans suite. 'Désormais, le CSeries est un avion éprouvé, la majorité des dépenses de développement et de lancement ayant été engagées', peut-on lire. D'autant que l'équilibre financier du programme devrait intervenir 'autour de 2020', pronostique UBS. Toujours à l'achat sur le titre, les analystes visent 90 euros.

Même son de cloche chez Oddo BHF, pour qui cette association est 'une option 'gratuite' pour contrôler le CSeries'. Le groupe européen apportera au CSeries son savoir-faire de négociation des achats, ce qui pourra déboucher sur une amélioration des conditions financières des contrats. Et en aval, idem du côté du marketing et de la commercialisation. Airbus fera également de la place pour une ligne de production du CSeries sur son site de Mobile, aux Etats-Unis.

'Cette alliance est clairement une très bonne opération pour Airbus et démontre la difficulté d'attaquer un duopole', commente Oddo BHF, alors que Bombardier se trouve dans une situation défavorable.

Certes, le CSeries n'a pas été un succès commercial retentissant, puisque seuls 346 appareils étaient inscrits au carnet au 30 juin dernier, 14 ayant alors été livrés. Soit, mais 'nous pensons qu'avec le support commercial d'Airbus et la complémentarité entre le CS100/300 et le haut de la famille A320, le programme CSeries peut devenir un succès et ouvrir la porte aux nécessaires commandes de compagnies aériennes de renom', ajoute Oddo BHF.

EG

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