(CercleFinance.com) - En tête de l'indice CAC 40 ce midi avec une hausse de plus de 4%, l'action Airbus Group a atteint un nouveau record absolu à plus de 88,5 euros. Depuis le début de l'année, l'action s'affiche en hausse de 40% et fait donc pratiquement jeu égal avec LVMH. Et pourtant, les comptes trimestriels publiés par l'avionneur européen semblaient relativement peu engageants.
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Que retenir des comptes du groupe pour le 3e trimestre ? Mis entre parenthèses cet été en raison des difficultés du motoriste Pratt & Whitney, l'objectif de production de 200 A320neo en 2017 a été rapporté par le groupe. Malgré une hausse des livraisons attendue au 4e trimestre, il ne sera pas atteint, avertit la direction.
De plus, alors que des procédures judiciaires ont été ouvertes dans plusieurs pays à propos de ses pratiques commerciales, notamment en France, 'Airbus a découvert certaines inexactitudes dans les déclarations faites au département d'Etat américain', déclare-t-il. Le groupe a transmis les informations en question aux autorités, avec lesquelles il coopère 'pleinement'. A ce stade, il est trop tôt pour en évaluer les conséquences, ajoute le groupe, mais le risque financier pourrait être substantiel.
De plus, le CA d'Airbus sur neuf mois a à peine progressé (+ 1%), tout comme le résultat net (+ 2%). Et le résultat d'exploitation ajusté (des provisions, restructurations, effets de changes et de périmètre) se tassait de de 25%sur neuf mois, même s'il ne baissait plus que de 4% au 3e trimestre. Pire : à fin septembre les prises de commandes ont reculé de 31% (à 50,8 milliards d'euros) et le montant du carnet de 11% (à 945,2 milliards d'euros).
En revanche, l'autre grand programme montant en puissance industrielle actuellement, le long-courrier A350, 'poursuit une bonne progression' : 'le programme est en bonne voie pour atteindre son objectif de production de 10 exemplaires par mois d'ici la fin 2018', confirme la direction. Et ce alors que Zodiac Aerospace semble avoir réglé l'essentiel des problèmes causant des retards dans la livraison de sièges, ce qui soulage la pression sur les chaînes d'approvisionnement.
Le marché retient peut-être qu'à l'exception des problèmes de moteurs et de sièges, qui ne dépendent pas d'Airbus, la progression des cadences industrielles ne se déroule pas si mal. Ce qui devrait donc faire levier sur les comptes des exercices suivants. En outre, en prenant le contrôle - sans contrepartie - du 'petit' moyen-courrier C-Series de Bombardier, Airbus a aussi utilement complété sa gamme vedette de la famille A320. A moindres frais puisque cette première moitié du C-Series est quasi-gratuite. Et ce alors que les frais de R&D de l'avion sont derrière nous alors qu'une première chaîne de montage existe déjà au Québec
Dans ce contexte, l'année 2018 se présente pas mal du tout : alors que le CA d'Airbus devrait selon le consensus dépasser les 67 milliards d'euros cette année, il repartirait de l'avant en 2018 et s'approcherait alors des 73 milliards. Et le bénéfice par action passerait la surmultipliée : de 3,25 euros par titre cette année, il progresserait de plus du tiers l'an prochain pour atteindre 4,35 euros.
EG
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