(CercleFinance.com) - L'action Airbus Group n'avait pas démérité en 2017, en s'adjugeant 32% à la Bourse de Paris. Ce qui ne l'empêche d'avoir déjà gagné plus de 10% depuis le début de cette jeune année 2018. Il s'agit de la deuxième plus forte hausse du CAC 40 derrière STMicroelectronics, ce qui tient notamment au 'sauvetage' du programme A380.

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Hier en séance, l'action Airbus a atteint un sommet historique à 92,56 euros. On venait d'apprendre que le programme A380, ce 'superjumbo' quadriréacteur en mal de contrats depuis des années, avait reçu un coup de pouce de la part de son principal client : Emirates Airlines, qui s'est engagé sur une commande ferme de 20 appareils assortie d'une option sur 16 unités.

Certes, ce programme est bien moins important en volume que l'A320neo, le nouveau best-seller d'Airbus parmi les moyen-courriers, ou que l'A350, peut-être son plus gros succès du côté des long-courriers. Après tout, si l'avionneur européen a livré 127 appareils en décembre, ce chiffre ne comprenait qu'un seul A380. Et sur l'ensemble de l'année, les 15 très gros-porteurs sortis des chaînes d'assemblage ne concentraient que 2,1% des 718 livraisons.

Cependant, l'A380, plus gros porteur civil jamais commercialisé, représente des milliards d'euros d'investissement et à l'inverse de la situation qui prévaut pour les A320 et A350, ses cadences de production ont dernièrement été réduites. Un bien mauvais point pour la rentabilité du programme. Il s'agissait de surcroît d'un pari technologique qui commençait à prendre des faux airs de Concorde.

A fin 2017, l'A380 n'avait été commandé qu'à 317 exemplaires depuis son lancement, sachant que 222 appareils étaient alors livrés. A cette aune, la commande de 20, sinon 36 appareils, est significative puisque moins de 100 avions devaient, à cette date, encore être remis aux clients.

Invité ce matin par RTL, Fabrice Brégier, numéro deux d'Airbus chargé des avions commerciaux, a d'ailleurs déclaré sans ambage : 'Le programme est sauvé, c'est certain'. 'Nous recherchions des commandes qui nous permettaient de continuer de produire cet avion pour au moins dix ans. C'est d'ailleurs l'engagement que nous avons pris vis-à-vis d'Emirates, notre plus gros client mondial', a-t-il poursuivi au micro d'Yves Calvi. 'Maintenant, nous allons pouvoir être plus agressifs, plus conquérants pour essayer de vendre des A380 à d'autres compagnies aériennes', a-t-il terminé.

Quelque part, l'A380 était et reste un 'avion Emirates' : à fin 2017, la compagnie émiratie en avait commandé 142 à elle seule et sa flotte en utilisait 101. Cette tendance va donc s'accentuer, mais elle permet aussi de faire vivre cet avion par ailleurs distingué par les passagers pour son confort. Tout en donnant du champ à Airbus pour lui trouver d'autres clients importants, peut-être en Asie.

EG

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